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Criquets : Madagascar intensifie la lutte, avec plus de 260 000 hectares traités

30/06/2025 10:24 © Moov.Mg

Malgré des efforts de traitement sur le terrain et dans les airs, la menace des criquets persiste dans plusieurs régions du sud de Madagascar. Le dernier bulletin publié par l’IFVM (Ivontoerana Famongorana ny Valala eto Madagasikara) met en lumière des conditions climatiques défavorables qui facilitent leur prolifération.

La sécheresse alimente le risque acridien

Depuis la mi-juin, la pluie s’est faite extrêmement rare dans l’ensemble de l’Aire grégarigène, zone particulièrement vulnérable aux invasions de criquets. Seules les stations météorologiques de Tsiombe, Betioky-Sud et Beloha Androy ont enregistré des précipitations, mais en quantités très faibles. Aucune autre localité n’a été arrosée pendant cette période. Cette absence de pluie a des conséquences directes sur la végétation. Dans les zones les plus sèches, le taux de dessèchement de la couverture végétale atteint 95 %, ce qui réduit fortement les ressources alimentaires pour le bétail et favorise la mobilité des essaims de criquets. Même les zones plus humides ne sont pas épargnées, avec un taux de verdissement qui ne dépasse pas 80 %.

Dans ce contexte, les criquets migrateurs malgaches continuent de proliférer. Au total, soixante-seize essaims ont été observés dans les régions d’Anôsy, d’Atsimo Andrefana et d’Ihorombe. Ces essaims, dont la taille varie entre cent et plus de deux mille hectares, ont été signalés dans des zones agricoles sensibles comme Beloha, Tsiombe, Amboasary-Ouest, Betroka et Ihosy. La densité des criquets dépasse souvent les seuils saisonniers, atteignant parfois deux mille insectes ailés par hectare, notamment à Beloha et Tsiombe. Une telle concentration frôle le seuil de grégarisation, c’est-à-dire le stade à partir duquel les criquets peuvent former de vastes nuées incontrôlables. En revanche, le criquet nomade, une autre espèce acridienne, reste peu présent. Sa densité est très faible dans la majeure partie du sud et du sud-ouest de l’île.

Des zones critiques, sous surveillance

Même si les actions de lutte ont permis une baisse relative des effectifs, plusieurs zones restent sous haute surveillance. Des foyers actifs ont été repérés dans les communes de Horombe, Mahabo-Betroka, Ianakafy, Analamary, Andriandampy, Jangany, Betroka, Satrokala et Andiolava. Ces localités se trouvent dans des couloirs de déplacement connus des essaims, ce qui justifie un renforcement de la vigilance. Pour freiner l’avancée des criquets, les équipes de lutte poursuivent les traitements. Durant la deuxième décade de juin, 180 hectares ont été traités par voie terrestre dans les districts de Toliara II et de Betroka. En complément, deux hélicoptères ont permis de traiter 15 600 hectares par voie aérienne, avec un insecticide adapté. Depuis janvier, plus de 260 000 hectares ont été traités dans l’ensemble de la Grande Île. Selon l’IFVM, les stocks de produits de traitement sont suffisants. Ils sont répartis entre plusieurs bases d’intervention, notamment à Toliara, Ihosy et Amboasary.

Plusieurs équipes mobiles sont actuellement en activité dans le sud du pays. Elles interviennent dans les zones d’Amboasary-Sud, Mahabo, Analamary, Betroka et Andranovory. Ces équipes opèrent en coordination avec les centres techniques régionaux, et leurs missions consistent à surveiller, localiser les foyers actifs, puis procéder au traitement. Pour la prochaine décade, l’IFVM prévoit de maintenir les opérations de prospection et de traitement. Des interventions sont programmées dans le centre et le nord de la région d’Ihorombe, ainsi qu’à l’ouest de Betroka. Les plaines d’Ankaremena, la vallée de l’Itomampy et le plateau de Belomotra figurent également parmi les zones ciblées. Alors que la sécheresse ne faiblit pas, les autorités rappellent que la lutte antiacridienne demeure une priorité.

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