L’art en couverture : Une première œuvre romanesque pour Na Hassi
Une voix poétique passe au roman avec “Deux cœurs dans mon corps”, à découvrir ce samedi à la médiathèque.
Connu dans le milieu du slam et de la poésie, Na Hassi publie Deux cœurs dans mon corps, son premier roman aux Éditions Project’îles. L’autrice malgache y explore une mémoire intime et collective à travers le parcours de Marao, enfant née d’un viol, confrontée dès l’origine à un rejet silencieux. Une histoire racontée dans une langue épurée, marquée par le rythme et les images issues de l’univers poétique de son autrice. L’ouvrage s’attache à faire entendre les voix féminines souvent réduites au silence, à travers une construction en écho, où les récits se croisent et se répondent. Ce roman ne cherche pas l’effet, mais propose une approche sensible d’une réalité douloureuse : celle de la filiation, du corps contraint et de la mémoire transmise. Le public est invité à rencontrer Na Hassi ce samedi 21 juin à 10h, à la médiathèque, lors d’une discussion libre en compagnie de l’écrivaine Michèle Rakotoson.
Un dialogue entre mots et peinture
La couverture de Deux cœurs dans mon corps porte la signature visuelle de Yasmine Fidimalala, plasticienne malgache. Son œuvre, choisie pour accompagner ce roman, entre en résonance avec les thèmes abordés : le corps, l’émotion, la mémoire. Formée entre Madagascar et la France, Yasmine développe un style mêlant aquarelle, pastel ou encore pierre noire. Sa peinture se distingue par une présence constante : elle-même. L’autoportrait, volontaire ou discret, traverse la majorité de ses créations.
Engagée dans des causes sociales, elle utilise la peinture comme un langage au service des enfants et des femmes. Avec ce roman, son art prolonge le récit en image, sans illustration directe, mais en ouvrant une autre porte d’entrée vers le vécu de Marao. Fidimalala expose depuis plus de vingt ans et reste fidèle à l’idée que chaque œuvre est une manière de dire le monde — à travers soi.
