Projet EAGER : Madagascar accueille un atelier panafricain sur l’éducation sensible au genre
Des spécialistes de l’éducation et du genre venus de 15 pays africains se sont réunis cette semaine à Antananarivo pour participer à un atelier régional. Objectif : mieux intégrer l’égalité entre les sexes dans les politiques éducatives.
Mieux comprendre les inégalités entre les sexes
Antananarivo a accueilli cette semaine un atelier de renforcement des compétences dédié à l’éducation sensible au genre. L’événement a rassemblé des éducateurs spécialisés en genre au sein de l’Union africaine, ainsi que du personnel du Centre international pour l’éducation des filles et des femmes en Afrique (CIEFFA). Trente délégués venus de 15 pays membres de l’Union africaine ont pris part à cette rencontre, aux côtés des représentants du ministère de l’Éducation nationale et du ministère de la Population et de la Solidarité de Madagascar.
L’atelier s’inscrit dans le cadre du projet « East Africa Girls’ Empowerment and Resilience » (EAGER), un programme porté par l’Union africaine, mis en œuvre par le CIEFFA, avec le soutien de la Banque mondiale et en partenariat avec l’UNESCO – IIEP. Il vise à renforcer les connaissances des participants sur les principes fondamentaux du genre appliqués à l’éducation. Les travaux ont notamment porté sur l’analyse des données éducatives sous l’angle des inégalités entre les sexes et sur la conception de politiques éducatives plus inclusives. Au-delà de la formation, l’objectif est aussi d’accompagner les pays dans l’élaboration de plans d’éducation sensibles au genre, appelés GRESP. Ces documents doivent permettre aux gouvernements de mieux intégrer l’égalité des sexes dans leurs stratégies éducatives. L’atelier a également offert un espace d’échange d’expériences entre les pays membres, afin de partager les bonnes pratiques en matière de promotion de l’égalité dans les systèmes éducatifs.
Faire progresser l’égalité des sexes
Le projet EAGER cible particulièrement Madagascar et le Mozambique. À Madagascar, il est mis en œuvre par le Fonds d’Intervention pour le Développement (FID), sous la coordination du ministère de l’Éducation nationale. Financé à hauteur de 180 millions de dollars par la Banque mondiale, il prévoit de soutenir plus de deux millions de jeunes filles, en facilitant leur maintien ou leur retour à l’école, et d’accompagner environ 160 000 jeunes femmes vers une insertion économique réussie.
EAGER repose sur une approche globale, qui combine soutien à l’éducation des adolescentes, accompagnement professionnel des jeunes femmes et renforcement des politiques publiques. Le projet vise aussi à lutter contre les violences basées sur le genre et à promouvoir un environnement plus favorable à l’égalité. Près de 26 000 acteurs locaux doivent ainsi être formés pour garantir l’efficacité de la mise en œuvre sur le terrain. Ce renforcement des compétences à Antananarivo s’inscrit dans une dynamique plus large portée par l’Union africaine pour faire progresser l’égalité des sexes dans le domaine de l’éducation sur tout le continent.