L’Æpyornis renaît à Toliara : un géant disparu exposé au Musée Mikea Discovery
Disparu depuis près d’un millénaire, l’Æpyornis, oiseau géant endémique de Madagascar, fait son retour sous forme reconstituée au Musée Mikea Discovery, situé à Andravona, dans le district de Toliara II.
Un géant disparu de la faune malgache
La reconstitution de l’Æpyornis, aussi appelé oiseau éléphant, a été menée par un couple français, Bruno Martin et Nathalie Lenglet, tous deux taxidermistes. Le projet a été réalisé en collaboration avec Nirina Ramanandraibe, entrepreneur malgache engagé dans la valorisation du patrimoine naturel, et responsable du Mikea Lodge et du Musée Mikea Discovery. Installé à Andravona, entre la forêt du parc national Mikea et le lagon de la côte Vezo, le musée se situe à environ 120 kilomètres au nord de Toliara. L’exposition vise à offrir au public un aperçu du passé préhistorique de Madagascar à travers une reproduction grandeur nature de cet oiseau disparu.
L’Æpyornis est une espèce aujourd’hui éteinte, endémique de Madagascar. Il pouvait mesurer entre 2 et 4 mètres de haut et peser jusqu’à 500 kilogrammes. Bien qu’incapable de voler, il disposait de longues pattes qui en faisaient un coureur rapide, pouvant atteindre des vitesses estimées à 70 km/h. L’oiseau pondait les plus gros œufs connus du règne animal, certains dépassant 30 centimètres de long, avec un volume avoisinant les 9 litres. Il aurait disparu il y a environ 1 000 ans, probablement en raison de la chasse et de la pression humaine, ce qui explique la rareté des connaissances à son sujet.
Une démarche alliant science et artisanat
La reconstitution du squelette de plus de 3,5 mètres a nécessité un travail combinant rigueur scientifique et savoir-faire artisanal. Selon Nathalie Lenglet, l’assemblage s’est appuyé sur les dernières recherches paléontologiques et sur des comparaisons avec des spécimens conservés dans de grands musées internationaux. Les fragments osseux incomplets ont nécessité des extrapolations précises afin de restituer l’anatomie probable de l’oiseau. Le Musée Mikea Discovery entend ainsi proposer une expérience immersive, permettant aux visiteurs de mieux comprendre la faune disparue de Madagascar.
L’Æpyornis a été décrit pour la première fois en 1851 par le zoologiste français Isidore Geoffroy Saint-Hilaire. Ce dernier avait examiné des œufs géants rapportés en France par un marchand de passage à Madagascar. À partir d’un fragment osseux, il identifia un oiseau de très grande taille, qu’il nomma Æpyornis. Depuis cette première découverte, l’espèce est restée entourée de mystères en raison du peu de fossiles disponibles. La reconstitution présentée au Musée Mikea Discovery permet aujourd’hui de rendre ce patrimoine accessible au grand public.