Délestage Tanà : La grogne des habitants de la capitale
Le délestage Tanà sévit depuis quelques jours. Plusieurs quartiers sont privés d’électricité engendrant des grognes auprès des usagers.
A 5 heures du matin, alors que les gens devaient se préparer pour l’école ou le travail, la Jirama a fait des siennes. En rentrant le soir, c’est encore le délestage Tanà. Le courant ne passe pas. La pilule est amère pour la population de la capitale. La coupure d’électricité devient leur lot quotidien depuis quelques jours. Le même scénario se produit pour les habitants en province. Chacun à sa dose.
Elle a pris sa douche dans le noir
Les dirigeants de Jirama malgache ont annoncé cette semaine des coupures tournantes pour les villes desservies par le réseau interconnecté d’Antananarivo (RIA). Elles ne devraient pas dépasser les trois heures à Antananarivo et n’auront lieu qu’une fois par jour par quartier, avance Rivo Radanielina, directeur général par intérim de la Jirama.
Les impacts de ces coupures d’électricité sont bien réels surtout en cette période de fin d’année scolaire où les révisions de cours battent son plein. Et cela sans parler de la qualité des denrées stockées dans les frigos ou encore les activités des entreprises. Sur les réseaux sociaux, la Jirama est la cible de toutes les attaques. « Cela ressemble à une prescription médicale avec toutes ces coupures le matin et le soir », note une mère de famille sur son profil. Même la représentante de la Banque mondiale, Marie-Chantal Uwanyiligira, a eu sa dose. Au moment où elle a pris sa douche, l’électricité était coupée. «J’ai dû poursuivre ma douche dans le noir », raconte-t-elle devant les hautes personnalités du pays au Palais d'Etat d'Iavoloha.
Plusieurs groupes sont en panne
Les responsables évoquent des problèmes d’étiages, pannes techniques, vétustés des infrastructures, problèmes financiers ainsi qu’un accroissement des besoins pour justifier ce délestage Antananarivo. Pour le réseau RIA par exemple, les responsables avancent un besoin de 252 mégawatts en cette période d’hiver contre 220 mégawatts en temps normal. Pourtant, au niveau d’Andekaleka, seuls deux groupes sont en état de fonctionnement sur les quatre. A Ambohimanambola, les deux groupes de Symbion Power tombent en panne, idem pour un groupe de l’ASKAF. En conséquence, la Jirama enregistre un gap de production de 25 mégawatts le matin et 40 mégawatts le soir.
Pour les habitants en région, la situation est encore pire. Les coupures peuvent durer jusqu’à quatre heures par jour. La Jirama veut économiser jusqu’à 40% de sa réserve en carburant.
Lova Rafidiarisoa
