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Nationale

Commune d'Antananarivo - Accrochage entre le maire et des conseillers municipaux

31/03/2022 03:40 © Moov

Le conseil municipal d’Antananarivo siège en session extraordinaire depuis hier. La première journée a été marquée par une passe d’arme entre le maire et des conseillers d’opposition.


Il fallait s’y attendre. Les attaques et contre-attaques par médias interposés entre Naina An­driantsitohaina, maire de la commune urbaine d’Anta­nanarivo (CUA), et des conseillers municipaux d’opposition, ces derniers temps, annonçaient une ambiance houleuse lors du prochain face-à-face entre les deux parties. Ce qui fut le cas durant la séance d’ouverture de la session extraordinaire du Conseil municipal, hier.

Il ne fallait pas attendre longtemps pour que les hostilités se déclent. À peine les discours protocolaires d’ouverture de la session terminés, que les conseillers municipaux d’opposition ont décoché les premières salves contre le premier magistrat de la ville des mille. Clémence Raharinirina, conseillère municipale, entre autres, a torpillé ce qu’elle qualifie de gabegie, ou encore, de népotisme dans la gestion des finances et des affaires de la CUA.

Les conseillers d’opposition qui ont pris la parole ont, notamment, torpillé l’opa­cité, autour de la Société municipale de gestion digitale (SMGD), qui est chargée de la gestion des parkings dans la capitale. Une entité où le directeur du maire et un membre de sa famille siègent au sein du conseil d’administration. La conseillère soulève, aussi, l’argument de faute lourde et grave, au sujet d’un emprunt de 11 milliards d’ariary fait par la SMGD à la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNAPS). Une initiative qui n’aurait pas été soumise à l’aval du conseil municipal, selon Clémence Raharinirina.

« Je requiert la destitution du maire d’Antananarivo », scande Clémence Raharinirina. Dans le camp des soutiens du maire, c’est Lalatiana Ravololomanana, conseillère municipale, qui est montée au front. «Si vous souhaitez la destitution du maire, engagez une démarche judiciaire. Ne comptez pas sur le Conseil municipal pour le faire. Nous voulons qu’il reste en place et continue son travail », réplique celle qui a été surnommée la dame de fer, du temps où elle était au sein de l’Exécutif de la CUA, durant les années 90.

Si les conseillers municipaux d’opposition étaient au taquet, hier, Naina Andriantsitohaina, lui aussi, s’est visiblement préparé à en découdre.

Dossiers à l'appui, le premier magistrat d’Anta­# nanarivo soutient que sa stratégie de gestion des affaires de la CUA ont déjà été exposés devant le Conseil municipal depuis le début de son mandat S’agissant de la SMGD, Naina Andriantsitohaina affirme que sa création et son mode de fonctionnement ont eu le feu vert de l’organe délibérant de la commune. Raison pour laquelle, les autres conseillers d’opposition ne se sont pas attardés sur le sujet, probablement. Ils ont, toutefois, insisté pour connaître tous les membres du conseil d’administration des trois sociétés municipales mise en place durant ce mandat du maire.

S’agissant de la SMGD, le premier magistrat de la ville concède que son directeur de cabinet et un membre de sa famille, qui est son conseiller spécial, font partie des administrateurs de cette entité. « Ce n’est pas une faute de choisir un membre de sa famille comme conseiller spécial. Vous n’aviez rien dit lorsque ma prédécesseure avait son époux comme conseiller spécial », décoche le maire contre ses opposants.
S’agissant de l’emprunt de la SMGD à la CNAPS, il assure que la procédure est conforme à la loi.

Contrat à l’appui, que c’est la société municipale et non pas la CUA qui a contracté l’emprunt. Naina Andriatsotohaina tance qu’en quatre mois la SMGD a versé 330 millions d’ariary dans les caisses de la CUA et qu’en quatre ans n’a rapporté que cent millions d’ariary à la capitale. La pile de dossiers de trois cents pages serait l’historique de la gestion des finances d’Easy Park. Le maire affirme que plus de la moitié des royalties [redevances] alloués par Easy Park ont été encaissées de façon opaque, en espèce ou par chèque de banque.

Naina Andriantsitohaina a présenté des pièces de paiement des frais de déplacement et séjour à l’étranger de sa prédécesseure Lalao Ravalomanana, parfois accompagnée de son époux qui était son conseiller spécial. Des charges endossées par les redevances d’Easy Park à entendre les explications du maire. « Avant de donner des leçons de bonne gouvernance, de détournement de deniers publics, regardez d’abord dans votre panier. Certains d’entrevous siégeaient déjà au conseil avant. Que faisiez-vous durant ces quatre ans? », fulmine-t-il.

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