Commémoration du 29 Mars - Développement rime avec patriotisme
Démontrer le patriotisme en travaillant pour l’intérêt national et pour le développement du pays. Voilà le message mis en avant durant les cérémonies de commémoration du soixante-quinzième anniversaire du 29 Mars 1947, hier.
Raviver la flamme du patriotisme. Comme chaque année, tel est l’objectif des commémorations du 29 mars 1947. Pour ce soixante-quinzième anniversaire de l’insurrection d’indépendance, les orateurs ont voulu exalter ce sentiment patriotique pour déclencher une union sacrée afin de faire face aux défis qui s’imposent à Madagascar.
Bien que l’événement fait face à une certaine indifférence populaire, la commémoration du 29 mars 1947 est l’un des rares moments qui mettent tout le monde d’accord. Il s’agit, en effet, d'honorer ceux qui ont donné leur vie pour l’indépendance du pays. Un sacrifice érigé comme un exemple suprême de patriotisme martelé dans les discours officiels, mais également, dans les échanges entre citoyens. Après deux ans de commémorations symboliques à cause des restrictions sanitaires pour lutter contre la Covid-19, l’État a voulu marquer le coup cette année.
Pour ce soixante-quinzième anniversaire de l’insurrection d’indépendance, trois cérémonies d’État ont été organisées. La première qui a démarré les séries de dépôts de gerbes en l’honneur des martyrs de la nation, s’est tenue au Mausolée d’Avaratra Ambohitsaina, en présence de Andry Rajoelina, président de la République. Le Chef de l’État s’est, ensuite, rendu à Manakara, pour honorer les militants d’indépendance massacrés par l’administration coloniale, enterrés à Ambalakararay.
C’est à Ambalakararay, Manakara, justement que s’est tenu le climax des commémorations du 29 mars. Lieu où le locataire d’Iavoloha a prononcé son discours, avant de partager le «nofo-kena mitam-pihavanana», avec les deux militants de 1947 encore en vie dans cette partie du pays, les descendants des martyrs et les autorités traditionnelles et les notables de la région Fitovinany. «Nous ne devons pas oublier l’histoire. C’est pour cela que nous commémorons cette date. Pour que nous nous rappelions que des gens ont lutté pour la liberté, l’indépendance et la souveraineté de notre pays», déclare Andry Rajoelina.
Sur sa lancée, le président de la République soutient, «lutter pour l’indépendance n’est pas une chose simple. C’est une mission sacrée et colossale. Nos aïeux ont, cependant, démontré qu’avec la foi, l’abnégation, la détermination et le patriotisme, rien ne peut nous arrêter. C’est pour cela que nous nous dressons». Il ajoute ainsi, «j’en appelle à tous les Malgaches. Ravivons la flamme du patriotisme pour que la lutte pour notre liberté, pour l’indépendance de la nation ne soit pas vaine».
Comme plusieurs hauts parleurs au sein de l’opinion publique, le locataire d’Iavoloha reconnaît que la lutte pour «une vraie indépendance de Madagascar n’est pas encore terminée». Il soulève comme exemple la quête de l’indépendance alimentaire, ou encore l’objectif de développement de la Grande île. Lucide, le président Rajoelina concède que «ce n’est pas en trois ans que nous allons tout solutionner. Néanmoins, nous avons foi en le développement de Madagascar».
Le Chef de l’État toujours, souligne que les défis du développement de la Grande île nécessitent une solidarité, un élan national comme celui de 1947. D’autant plus que la conjoncture mondiale complique la tâche. Il y a eu la crise sanitaire, mais aussi, actuellement, la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Deux faits qui ont un impact important sur le marché mondial et entraînent une inflation générale. Cette déflagration inflationniste est en train d’atteindre Madagascar.
Les autorités en appellent alors à l’esprit patriotique de tout un chacun afin de se mobiliser pour atténuer les conséquences de ces deux crises mondiales sur les ménages les plus vulnérables. Un point également, souligné par Christian Ntsay, Premier ministre, durant son allocution à Moramanga. Le chef du gouvernement y a conduit la troisième cérémonie d’État pour commémorer le 29 mars 1947.
«La lutte menée par nos aïeux ne sera pas vaine si nous, leurs descendants, fassions preuve de droiture et mettions en avant l’intérêt national dans tout ce que nous accomplissons. Travaillons pour la nation, pour le peuple. J’invite chaque Malgache à apporter sa part à l’édifice du développement du pays», déclare le Premier ministre. Comme si les responsables au sein de l’Exécutif se sont donnés le mot, le général Richard Rakotonirina, ministre de la Défense nationale, a également, lancé un appel au ralliement national pour le développement dans sa prise de parole à Manakara.
S’adressant à la jeunesse, le ministre de la Défense nationale lance, «portez haut l’honneur de la nation. Soyez solidaires et ayez toujours dans l’esprit l’intérêt national dans tout ce que vous faites. C’est ainsi que nous parviendrons au développement du pays». À Moramanga, le général Serge Gellé, secrétaire d’État à la gendarmerie nationale, quant à lui, a adressé un message à l’endroit des Forces de défense et de sécurité (FDS), et des fonctionnaires. «Nous sommes au service de la population. Soyons exemplaires. Démontrons notre patriotisme dans notre travail au quotidien», soutient-il.
Le président Andry Rajoelina a glissé une note politique dans son discours à l’occasion de la commémoration de l’insurrection d’indépendance du 29 mars 1947, à Ambalakararay, Manakara. Il a souligné que faire de la politique, c’est faire don de soi pour la nation. Le Chef de l’État a ainsi, tiré à boulets rouges contre les présumés mercenaires politiques:«souvent nous oublions que faire de la politique, ce n’est pas être égoïste. On ne peut pas prétendre sauver la nation en étant égoïste. Nos aïeux nous ont montré l’exemple dans la lutte qu’ils ont mené pour notre liberté. Actuellement, en effet, plusieurs n’hésitent pas à trahir pour le pouvoir, pour l’argent. Nous ne pourrons pas sauver le pays avec un tel état d’esprit. Personnellement, je suis prêt à donner ma vie pour le salut de notre nation».