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Pêche maritime - Patrick Rajoelina hausse le thon

14/02/2022 11:48 © Moov

Le ministre des Affaires étrangères a dénoncé le pillage des mers des pays du Sud par les États développés. Il fustige, aussi, la difficulté de parvenir à des accords de pêche équitables.


Un pillage massif. C’est ainsi que Patrick Rajoelina, ministre des Affaires étrangères, qualifie les actes perpétrés par les pays développés dans les mers des pays en développement, dont Madagascar.

Prenant la parole à la tribune du “One ocean summit”, ou sommet mondial de l’océan à Brest, en France, vendredi, le chef de la diplomatie malgache n’y est pas allé de main morte. Patrick Rajoelina “a interpellé les dirigeants des pays de l’hémisphère Nord par rapport au pillage des océans et plus précisément le pillage halieutique des zones côtières dans l’hémisphère Sud”, rapporte une communication du ministère des Affaires étrangères.

Dresser des balises afin d’exploiter de façon durable les ressources halieutiques et le but du sommet de Brest. Aussi, les débats sont axés sur quatre points : la préservation de la biodiversité marine, les effets du changement climatique, la lutte contre toutes les pollutions marines et la gouvernance. Dans les faits, toutefois, comme le souligne le ministre Patrick Rajoelina, le territoire maritime des pays en développement souffre d’une surexploitation, même illicite, dans certains cas, par des flottes des pays développés.

Les richesses maritimes de Madagascar font partie de celles qui sont surexploitées. Et la Grande île n’en tire que des bénéfices dérisoires. Une image satellite publiée par le site mongabay.com, en octobre 2021, montre une intense activité de pêche dans la quasi-totalité de la Zone économique exclusive (ZEE), de la côte Est de Madagascar et la partie Nord de sa ZEE sur la côte Ouest. Cet article indique qu’une partie de cette exploitation serait connue des autorités.

“Ocean Mind, une organisation à but non lucratif basée au Royaume-Uni spécialisée dans la conformité maritime et la gestion des pêcheries, a conduit une analyse de suivi entre 2018 et 2021. Cette analyse révèle qu’au moins quatorze navires de grande pêche ont probablement opéré dans les eaux de Madagascar. Les documents officiels laissent à penser que le gouvernement malgache aurait autorisé ces navires à pêcher depuis au moins 2019”, affirme le site mongabay.com.

Le fait que la plupart des pays en développement, y compris Madagascar, manquent de moyens de surveillance de leurs côtes et de leur territoire maritime profite, aussi, aux flottes de pêches qui font comme bon leur semble. L’article publié par mongabay.com déplore, par exemple, que dans la ZEE de la Grande île, “entre janvier 2019 et mai 2021, cent trente-deux navires sous pavillon chinois ont opéré à vitesse réduite dans la ZEE malgache (…). Parmi ces navires, quatre-vingt-quatre affichent des coupures dans les transmissions de leurs systèmes d’identification automatique (AIS), d’au moins huit heures dans les eaux de Madagascar”.

À la tribune du sommet de Brest, Patrick Rajoelina a souligné ce manque de moyens pour les Etats du Sud, de sécuriser leur territoire maritime. Le ministre des Affaires étrangères a, de plus, tapé du poing quant aux difficultés accrues pour les pays en développement de parvenir à “des accords de pêche équitables avec les grandes puissances de l’hémisphère Nord”. Cet accord de pêche, justement, est un point d’achoppement dans les relations entre Madagascar et l’Union européenne.

 

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