Empoisonnement à Ambohimalaza : Quatre laboratoires mobilisés pour élucider l’affaire
Les résultats d’analyses toxicologiques réalisées dans quatre laboratoires, dont deux à l’étranger, ont révélé la présence de substances issues de deux plantes : le datura et la belladone, dans les aliments consommés lors de la fête d’Ambohimalaza, selon les autorités. Ces plantes, connues pour leur toxicité, sont désormais mises en cause dans ce drame ayant fait une trentaine de morts.
Le datura et la belladone, mis en cause
C’est au cours d’une émission diffusée sur la chaîne nationale, dans la soirée d’hier 24 juillet 2024, que le président de la République Andry Rajoelina a apporté plus de détails sur les résultats d’analyses toxicologiques concernant l’empoisonnement survenu à Ambohimalaza. Lors de cette prise de parole publique, le chef de l’État était entouré de plusieurs hauts responsables : le ministre de la Santé publique Zely Arivelo Randriamanantany, le ministre délégué auprès de la Gendarmerie nationale, général de corps d’armée Andry Rakotondrazaka, le ministre de la Sécurité publique Herilala Rakotoarimanana, et la procureure de la République près le tribunal de première instance d’Antananarivo, Narindra Navalona Rakotoniaina.
Selon le ministre de la Santé publique, quatre laboratoires ont été sollicités pour examiner des échantillons alimentaires, notamment des donuts servis lors de la fête. Deux de ces laboratoires se trouvent à Madagascar, tandis que les deux autres sont basés à l’étranger : l’Institut médico-légal de Strasbourg en France, et un laboratoire à l’île Maurice. Les résultats auraient révélé la présence de substances toxiques provenant du datura et de la belladone.
Un empoisonnement présumé d’origine criminelle
Le datura et la belladone sont des plantes contenant des alcaloïdes tropaniques tels que l’atropine, la scopolamine et l’hyoscyamine. L’ingestion de ces composés peut entraîner de graves troubles : vision floue, hallucinations, confusion mentale, paralysie respiratoire, troubles cardiaques, voire arrêt cardiaque. Ces plantes sont connues pour leur toxicité même à faible dose. Leur usage en milieu domestique ou alimentaire est extrêmement dangereux et strictement encadré dans plusieurs pays.
Toujours selon les informations communiquées lors de l’émission, les enquêteurs privilégient la thèse d’un empoisonnement délibéré, avec pour mobile une jalousie familiale. La procureure de la République a indiqué que l’enquête judiciaire suit son cours. Les autorités ont réaffirmé leur engagement à faire toute la lumière sur cette affaire, qui a profondément marqué l’opinion publique.