Enquête - L’indice de fécondité des adolescentes de 15 à 19 ans en hausse
Des écarts sont constatés par rapport à la proportion d’adolescentes entre 15 à 19 ans qui ont commencé leur vie procréative dans plusieurs régions. Deux régions, Sofia et Menabe, enregistrent une hausse par rapport à d’autres régions.
Selon le rapport sur les résultats clés de la cinquième Enquête Démographique et de Santé à Madagascar (EDSMD-V) réalisée par l’INSTAT, sortie en novembre 2021, la proportion d’adolescentes qui ont déjà commencé leur vie procréative est beaucoup plus élevée en milieu rural qu’en milieu urbain. Il s’agit de 36 % en milieu rural contre 16 % en milieu urbain. Deux régions enregistrent la proportion la plus élevée, la région Sofia et la région Menabe avec 50%. A l’opposé, c’est dans les régions de Vakinankaratra (18%), d’Analamanga (20 %), d’Itasy et de Haute Matsiatra (21 % dans les deux cas) que les pourcentages sont les plus faibles.
Selon le rapport, près du tiers (31 %) des adolescentes ont déjà commencé leur vie procréative, dont 27 % ont déjà eu une naissance vivante et 5 % sont enceintes d’un premier enfant. Le pourcentage augmente avec l’âge. A 15 ans par exemple il est de 8 %, passant à 30 % à 17 ans, et à 54 % à 19 ans. Le niveau d’instruction joue un rôle par rapport à ces pourcentages.
Des écarts sont constatés par rapport au niveau d’instruction des adolescentes puisque le taux est en hausse pour ceux qui n’ont pas de niveau d’instruction, avec 57%. « On constate aussi que parmi les adolescentes qui n’ont aucun niveau d’instruction (57 %), et parmi celles des ménages du quintile le plus pauvre (48 %) et du second quintile (44 %), les proportions de celles qui ont déjà commencé leur vie procréative sont élevées », indique le rapport.
L’enquête effectuée s’est révélée importante, notamment auprès des jeunes femmes âgées de 15-19 ans. Ce groupe est à risque en matière de fécondité. Selon cette enquête, le risque de décès est important pour les enfants issus de mères jeunes, entre autres moins de 20 ans par rapport aux enfants nés de mères plus âgées. Les grossesses précoces augmentent le risque de décès chez les adolescentes et déjà mères. Par ailleurs, l’entrée précoce des jeunes filles dans la vie féconde réduit considérablement leurs opportunités scolaires. Pour toutes ces raisons, le niveau de leur fécondité occupe une place importante dans l’élaboration des politiques et la mise en œuvre des stratégies et des programmes de santé de la reproduction. Néanmoins, la fécondité a baissé durant les cinq enquêtes menées depuis 1992. Les enquêtes successives ont montré que la fécondité a baissé régulièrement. En effet, l’ISF qui était estimé à 6,1 enfants par femme lors de l’EDSMDI de l’année 1992 est descendu à 4,3 enfants par femme à l’EDSMD-V pour l’année 2021.