Îles éparses - Vive protestation du MAE
Madagascar affirme son opposition à la décision de la France sur l’archipel des Glorieuses. Le ministère des Affaires étrangères l’a fait savoir dans un communiqué.
Une opposition à un acte unilatéral. Tel est, en résumé, l’objet du communiqué publié par le ministère des Affaires étrangères, hier. Vingt-deux jours après les faits, la missive rapporte une réaction officielle et publique, suite à la décision de la France d’ériger en réserve naturelle française l'archipel des Glorieuses.
Djacoba Tehindrazanarivelo, ministre des Affaires étrangères, l’a souligné devant l’Assemblée nationale, jeudi. Il fait partie des ministres qui sont habilités à parler au nom de l’État, notamment, en matière de relations internationales. Le communiqué publié, hier, peut donc être traduit comme une réaction étatique, suite à la démarche française. Madagascar y dénonce « une démarche arbitraire du gouvernement français ».
Un décret publié dans le journal officiel de la République française consacre l’archipel des Glorieuses comme « réserve naturelle nationale ». Une initiative annoncée par Emmanuel Macron, lors de sa visite sur la Grande Glorieuse, le 23 novembre. Soit, juste quelques jours avant la réunion de la Commission mi x te au palais d’État d’Andafiavaratra.
La missive du ministère des Affaires étrangères rappelle que le 18 mai 2020, Madagascar a déjà exprimé son « opposition », au projet de décret de l’État français. « Aujourd’hui, la position de Madagascar demeure inchangée », affirme la missive publiée, hier.
Le décret français, selon le ministère des Affaires étrangères, ignore l’appel à la retenue lancé par le gouvernement malgache et « va, également, en désaccord du communiqué conjoin t issu de la première session de la Commission mixte du 18 novembre 2019 ». Il souligne, aussi, que les deux parties se sont convenues à poursuivre leur dialogue dans une sprit positif, constructif et de bonne foi.
Le ministère des Affaires étrangères souligne, du reste, que l’initiative française va à l’encontre « de l’engagement des deux parties à s’abstenir de tout acte unilatéral pendant la durée des négociations pour le règlement pacifique du différend », sur les îles éparses. Dans le communiqué d'hier, Madagascar réaffirme sa souveraineté sur « ses » îles et ses ambitions sur leur restitution, en rappelant la résolution des Nations unies (ONU), en 1979.
Dans cette résolution, l’Assemblée générale des Nations unies reconnaît la souveraineté de Madagascar sur les îles éparses. L’ONU « demande au gouvernement français de rapporter les mesures portant atteinte à la souveraineté et à l’intégralité territoriale de Madagascar et de s’abstenir d’en prendre d’autres qui auraient le même effet et pourraient affecter la recherche d’une solution juste au (…) différend ».