Les députés demandent un fonds parlementaire d’investissements

On n’est mieux servi que par soi-même. Les députés ne veulent plus attendre l’administration centrale. Ils veulent apporter leurs contributions au développement de leurs circonscriptions. Ainsi, ils en demandent les moyens. Au nom de la politique d’austérité, le banquet du Nouvel An pour les corps diplomatiques et les corps constitués a été supprimé. Ainsi, les députés et les hauts conseillers constitutionnels se sont rendus hier à Iavoloha pour présenter leurs vœux au couple présidentiel. Par la même occasion, Christine Razanamahasoa, présidente de l’Assemblée nationale, a évoqué la création d’un fonds parlementaire d’investissements. « Tous les Parlements du monde entier disposent de ce dispositif. En complémentarité avec le budget des gouvernorats, cela permettra la construction d’infrastructures au niveau des districts », explique-t-elle.

Selon les prescrits constitutionnels, le gouvernement présente le rapport d’exécution de son programme au Parlement. Il s’ensuit des débats. Les interventions des députés, à part la partie laudative, consistent essentiellement à énumérer les problèmes dans leurs circonscriptions respectives. À l’initiative du député Rémi dit Jao Jean, l’exécutif a accordé un fonds de 200 millions d’ariary par district dans le cadre du Comité local de développement (CLD). Toutefois, dans le respect de l’orthodoxie financière, la gestion de ces fonds a échappé aux députés. 

Dans son intervention, le président de la République Andry Rajoelina a également sollicité l’implication des députés dans la réalisation du Plan pour l’émergence de Madagascar (PEM). « Il faut que les députés participent activement à la résolution des problèmes de la population. Nous allons présenter le PEM vers le mois de février. Aidez-nous à définir les priorités », annonce-t-il. Par ailleurs, dans le sens de son intervention en fin d’année, Andry Rajoelina a réitéré dans son discours la nécessité de travailler ensemble. « Je souhaite un réel développement pour tous les districts et cela sans distinction de couleurs politiques. Ainsi, il n’y aura plus de district oublié ou en retard », annonce-t-il. 

L’année 2020 est une année cruciale pour le Plan pour l’émergence de Madagascar. Au-delà des réformes enclenchées, plusieurs chantiers ouverts en 2019 attendent leur concrétisation. Avec une majorité confortable au niveau du Parlement et un contexte macroéconomique relativement bon, Andry Rajoelina bénéficie d’un horizon dégagé. Par ailleurs, les moyens ne feront pas défaut d’autant qu’il annonce un budget de cinq milliards de dollars pour la construction de routes et huit cents autres millions de la Banque mondiale pour poursuivre les projets de développement pour cette année.