Gouvernement - Vers un remaniement précoce ?
La succession de plusieurs situations complexes, fragilise le gouvernement. Alors que certains ministères pataugent dans les difficultés, d’autres paraissent amorphes face aux problèmes concernant directement leur département.
Dans le dur. Chaque semaine semble apporter son lot de casse-tête au pouvoir, depuis quelque temps. Des événements redoutables qui frappent de plein fouet des ministères, visiblement, dépassés par les événements, au point de nécessiter, systématiquement, des interventions présidentielles pour apaiser la tempête.
La prochaine évaluation des performances des membres du gouvernement n’est prévue qu’en fin d’année, voire en début de l’année prochaine. Seulement, la situation est telle, que tout est possible. Un remaniement précoce ne serait pas à écarter. La conjoncture socio-économique propose, d’autant plus, un terreau fertile à une décision politique majeure de la part du chef de l’État.
Le ministère de l’Énergie, de l’eau et de l’hydrocarbure concentre le trio gagnant en matière de casse-tête étatique. Entre l’accès réduit à l’eau potable, les pannes intempestives d’électricité et, récemment, les problèmes d’approvisionnement en carburant, le ministre Vonjy Andriamanga, ne sait plus à quel saint se vouer pour trouver des solutions à ces « fléaux », du quotidien des malgaches, depuis quelques semaines.
« Nous sommes constamment en train de gérer des situations de crise. Cela est nécessaire étant donné le contexte compliqué, mais ne permet pas d’élaborer un programme qui permet de se projeter à moyen et long terme », a confié un responsable, auprès du ministère de l’Énergie, de l’eau et de l’hydrocarbure.
Les difficultés rencontrées par ce département semblent démontrer qu’il est, pour l’heure, inopportun de rassembler au sein d’un seul ministère ces trois secteurs à problème, mais pourtant, à fort enjeux sociaux, économiques et politiques. Les heurts et contestations générés par le déclenchement de la construction de la nouvelle ville Tanà-Masoandro, ont, également, fait vaciller la quiétude du pouvoir, il y a quelques jours.
La maladresse avec laquelle Hajo Andrianainarivelo, ministre de l’Aménagement du territoire et des travaux publics, a mené les tractations avec la population aurait attisé la violence des contestations, alors que l’heure était à l’apaisement. La publication d’un document présenté comme officiel sur les réseaux sociaux, mais avec une date erronée a un peu plus secoué son département. Une bévue qui trahit d’une probable précipitation et égarement dans la gestion du dossier Tanà-Masoandro.
Les résultats catastrophiques des examens officiels et les péripéties traversées par l’organisation du baccalauréat, ont été de rudes mises à l’épreuve pour Marie Thérèse Volahaingo, ministre de l’Éducation nationale, et Blanche Nirina Richard, ministre de l’Enseignement supérieur. Il y a, par ailleurs, un poste à combler au sein du gouvernement. Celui du ministère des Affaires étrangères est toujours, occupé par Christian Ntsay, Premier ministre, qui en assure l’intérim.
La perspective d’engager les débats avec la France, au sujet des îles éparses, au sein de la commission mixte, pourrait nécessiter un ministre des Affaires étrangères à part entière. Il y a, aussi, l’objectif de faire de la diplomatie une arme de séduction économique, afin d’attirer les investisseurs. Face aux sujets brûlants, d’autres ministres semblent rester apathiques. C’est le cas, par exemple, d’Alexandre Georget, ministre de l’Environnement et du développement durable.
Le ministre et son département semblent être amorphes face aux forêts qui s’embrasent un peu partout dans le pays. Même les réserves naturelles ne sont pas épargnées. À cela s’ajoutent les exploitations illicites de bois, dans ces mêmes réserves naturelles. En face, Lantosoa Rakotomalala, ministre de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat, parait stoïque face aux fluctuations inexpliquées des prix des produits de première nécessité et la baisse du cours des produits stratégiques, pourvoyeurs de devise.