Îles éparses - Rajoelina annonce la création de la commission mixte
Au sujet des îles éparses, Andry Rajoelina a répliqué à son homologue Français, dans un tweet. Insistant sur le dialogue, le chef de l’État annonce la mise en place de la commission mixte pour le 18 novembre.
Réplique. C’est sur son compte tweeter et Instagram, hier, que Andry Rajoelina, président de la Republique, a reagi aux propos tenus par son homologue Français, Emmanuel Macron, durant sa visite sur la Grande glorieuse, mercredi. Soulignant que l’issue du litige entre Madagascar et la France au sujet des iles éparses, passe par le dialogue, le locataire d’Iavoloha a annoncé la mise en place de « la commission mixte », pour le 18 novembre. « Madagascar est le sanctuaire de la biodiversité mondiale. Le respect de l’intégrité territoriale et la défense de nos intérêts passent par le dialogue. Une commission mixte sur les iles éparses sera en place le 18 novembre. Ayez confiance en notre détermination et notre patriotisme », a tweeté, notamment, le chef de l’État.
La mise en place de cette commission mixte a été actée durant la rencontre entre les présidents Rajoelina et Macron, le 29 mai, au palais de l’Elysée. C’est au sein de cette entité que seront discutées « la gestion ou la restitution », des îles éparses. Les deux Chefs d’Etat se sont fixés comme deadline, pour parvenir à un consensus, le 26 juin 2020, ce qui correspond au 60e anniversaire du retour à l’indépendance de Madagascar.
Aux yeux de certains observateurs, la visite d’Emmanuel Macron sur la Grande glorieuse pourrait être annonciatrice d’une âpre négociation à la partie malgache. Un article publié par lesechos.fr, mercredi, rapportant une information Francetvinfo qui aurait cité l’Elysée indique, « le Président [Emmanuel Macron] a cependant, affirmé que ce déplacement n’était pas un message politique adressé à Antananarivo,
Le discours du président Français sur la Grande glorieuse a, pourtant, résonné comme un séisme politico-diplomatique. « Ce n’est pas qu’une plage, d’abord, c’est la France », a-t-il soutenu devant les journalistes qui l’ont accompagné. Sur sa page Facebook, Emmanuel Macron a renchéri en soutenant, « je suis, aujourd’hui, sur les Glorieuses, un territoire Français au milieu de cette région de l’océan Indien ». Pour boucler la boucle, le locataire de l’Elysée a décidé de faire des Glorieuses, « une réserve naturelle nationale [française] ».
À entendre ses dires durant sa visite sur la Grande glorieuse, Emmanuel Macron compte élargir le statut de « réserve naturelle nationale» », à l’ensemble des îles éparses. Les propos du chef d’État Français ont même amené l’une des journalistes qui l’a accompagné à déclarer, « quand on vous écoute, on se dit que la France n’est pas prête à abandonner sa souveraineté sur les iles éparses qui est revendiquée par Madagascar ».
Reprenant un mot qu’il a mis en exergue durant la conférence de presse conjointe avec Andry Rajoelina, le 29 mai, Emmanuel Macron, jeudi, a, une nouvelle fois mis l’accent sur l’idée d’un « partenariat », entre Madagascar et la France sur le cas des îles éparses. À s’en tenir à ses mots, il pourrait s’agir d’une « cogestion », pour préservation de la biodiversité des îles éparses. À la lecture de sa réaction sur les réseaux sociaux, Andry Rajoelina semble, toutefois, défendre que cette biodiversité vit dans « le sanctuaire », qu’est Madagascar. Qu’il s’agit de territoire malgache.
L’État malgache, pour l’heure, n’a pas révélé quelle position il compte défendre dans les discussions au sein de la commission mixte. Comme le soutient le professeur Raymond Ranjeva, président de l’Académie malgache et éminent juriste, dans une interview publiée dans Jeune Afrique, en juin, « il est évident que le problème juridique est clos. Par ailleurs, la cogestion est un non-sujet ».
Le professeur Ranjeva a plaidé pour la restitution des iles éparses à Madagascar, devant les Nations Unies, en 1979. En réponse, l’organisation mondiale a baptisé ces terres « Îles malgaches », et a demandé à la France « d’entamer, sans plus tarder, des négociations avec le gouvernement malgache en vue de la réintégration des îles, qui ont été séparées arbitrairement de Madagascar ».