Santé publique - Pénurie d’insuline dans les pharmacies
Des grossistes pharmaceutiques annoncent la pénurie de deux insulines. Les patients diabétiques contactent, en général, leur médecin pour demander l’équivalence.
Notre stock d’insuline Actrapid est épuisé. Son équivalent, le Mixtard, est aussi en rupture. Il faut que vous contactez votre médecin pour prescrire le médicament qui peut les remplacer, annonce la vendeuse d’une pharmacie dans le centre-ville à un diabétique, samedi. Ce dernier a déjà fait le tour des pharmacies en quête de son médicament, mais en vain. Ces deux insulines ne se trouvent plus sur les rayons de la plupart des pharmacies à Antananarivo. Seules les pharmacies des hôpitaux publics en disposent encore. « Nous avons de l’insuline Actrapid. Par contre, l’insuline Mixtard est en rupture depuis quelques temps », affirme un responsable de la pharmacie du Centre Hospitalier Universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona (CHU JRA).
La pénurie de ces deux types d’insuline a été confirmée par des responsables de grossistes pharmaceutiques. « Nous ignorons si ce sont les fournisseurs qui n’en disposent pas ou si c’est la production qui n’arrive pas à répondre aux demandes », rapporte une source. La Centrale d’achats de médicaments essentiels et de matériel médical de Madagascar Salama, par contre, affirme l’existence de ces médicaments chez eux. C’est pourquoi, on en trouve dans les pharmacies des hôpitaux publics.
Des agents soignants tirent la sonnette d’alarme. « Cela peut être fatal. Ils n’ont pas le même effet que les autres médicaments. Par exemple, dans le cas où le taux de glycémie d’un malade augmente subitement, c’est peu probable qu’on arrive à le diminuer sans l’Actrapid », avance une source médicale. Ils interpellent les responsables. « Il ne faut pas prendre à la légère ce problème. Plusieurs vies en dépendent », lancent-ils.
Le professeur Dave Patrick Rakotomalala, diabétologue endocrinologue au service de l’Endocrinologie du Centre Hospitalier Universitaire Joseph Raseta Befelatanana (CHU JRB) veut, pour sa part, rassurer les malades. « Cette pénurie n’est pas périlleuse. Les équivalents existent. Nous prescrivons, selon les offres des pharmacies et des grossistes. De toute façon, les diabétiques peuvent faire leurs achats dans les pharmacies des hôpitaux publics, là où on en trouve », explique-t-il. Il signale, par contre, le risque d’arrêt de production du Mixtard dont le coût est abordable pour la grande masse. Les pays développés ne l’utiliseraient plus. Une nouvelle insuline serait introduite sur le marché, pour le remplacer. Malheureusement, son coût serait trois fois plus élevé que celui du Mixtard.