Réseaux d’évacuation à Antananarivo : Des produits toxiques dans les canaux
Les canaux d’évacuation dans la ville d’Antananarivo contiennent des produits toxiques. Les quantités du plomb et du zinc dépassent le seuil.
Vivre près des canaux d’évacuation, c’est s’exposer à des produits toxiques. Le canal dénommé « C3 » qui passe par 67 Ha, Ankasina, Andohatapenaka jusqu’à Ambodimita, contient du zinc et du plomb, dont les quantités dépassent la valeur seuil, selon les résultats des analyses des prélèvements réalisés dans ce canal, en 2017. Des études montreraient que le fait d’ingérer et d’inhaler ces produits est dangereux pour la santé. « Ces métaux lourds sont toxiques. Si jamais, nous en avalons, le plomb notamment, nous risquons l’intoxication par le plomb que nous appelons communément, la maladie du saturnisme», explique un médecin spécialiste de l’environnement et de la santé. Le saturnisme provoque de l’anémie, des troubles digestifs, de l’atteinte du système nerveux, de l’encéphalopathie et neuropathie. Ce médecin déconseille fortement la construction d’un puits près des canaux. « Ce produit toxique peut s’infiltrer dans le sol et peut atteindre les nappes phréatiques. Et c’est dangereux. Le fait que les eaux usées et les déchets contenus dans ce canal s’écoulent dans les rizières du cinquième arrondissement peut aussi présenter des risques pour la santé», enchaîne la source.
Certaines personnes se soucient peu de ces dangers. Des employés de l’Autorité pour la protection contre les inonda tions de la plaine d’Antananarivo (Apipa) chargés du nettoyage du canal, travaillent sans le moindre équipement de protection. Mains nues, pieds nus et sans cache-bouche. Des trieurs d’ordure n’hésitent pas à y entrer sans équipements de protection, pour trouver des objets « valeureux », comme de l’os, du métal. Et il sert de piscine pour les enfants des familles démunies. Conscients de l’insalubrité du canal, toutefois, certains parents interdisent leurs enfants à y aller.
« Nous les empêchons d’y entrer car c’est sale. Même le fait de vivre tout près a de l’impact sur la santé. Les victimes de maladie respiratoire sont nombreuses, chez nous, à cause de l’odeur », indique Claudine Raharinirina, habitante à Ankasina. La présence de ces métaux résulte des activités humaines, à savoir, jeter les déchets n’importe où, mais, également, les lacunes de collecte et de gestion des ordures au sein de la ville d’Antananarivo.