Visite du Pape : François porteur d’un message de paix
Le Saint Père s’adressera à l’ensemble de la population durant son séjour à Madagascar. Son message devrait s’articuler autour des grands axes de l’encyclique qu’il a publiée, en 2015.
Semeur de paix et d’espérance. Cette expression est affichée en gras sur le logo annonçant la visite du pape François, en fin de semaine. Une expression qui résume, également, les intentions du Saint Père qui sera en terre malgache du 6 au 10 septembre.
La visite du celui qui porte, également, le titre de chef d’État du Vatican, entre dans le cadre d’un voyage pontifical où il se rendra, aussi, à Mozambique et à l’île Maurice. Le mot « paix », revient dans chaque thématique de ces visites. Pour la Grande île, notamment, ce message de paix pourrait être en raison de son vécu politique. Elle reste gangrénée par les conséquences de ses crises politiques cycliques. Sa stabilité s’effrite, toujours, au moindre soubresaut.
Outre les violences politiques, les sévices causés par l’insécurité ensanglantent toujours, plusieurs régions. Au regard du programme de son séjour, le message papal devrait être dit sous deux formes. Le premier pourrait être délivré sur un ton relativement politique adressé aux responsables étatiques et aux forces vives de la nation, durant un événement au « Ceremony building », d’Iavoloha, dans la matinée de samedi. Le second, durant la grande messe à Soamandrakizay, le lendemain où il s’adresse aux fidèles, mais aussi, à l’ensemble de la population. À Iavoloha, notamment, le discours papal pourrait bétonner les multiples déclarations de la Conférence des évêques de Madagascar (CEM). Cette dernière appelle, systématiquement, au sens moral, au respect de l’homme, à l’équité et au souci de l’intérêt général dans la conduite des affaires étatiques.
À s’en tenir à ses récents voyages, il faudrait s’attendre à un discours sans complaisance de la part du souverain pontife. Aussi, à la paix, le souverain pontife prêchera-t-il « l’espérance ». Un espoir en un avenir meilleur qui passe, toutefois, par une prise de conscience face aux enjeux actuels et en agissant en mettant l’homme, surtout les plus vulnérables, au centre des actions.
Outre le thème de sa visite, le message du pape François, devrait essentiellement, s’articuler autour des principaux axes de l’encyclique qu’il a publiée, en 2015. Ayant comme titre « Laudato Si’ », ou « loué soistu », le Saint Père y a fait référence dans un message vidéo adressé à la population malgache, dimanche. Cette missive raisonne comme un plaidoyer écologique du souverain pontife qui éveille les esprits face au risque d’effondrement de « la maison commune », qu’est la terre.
« Votre pays est célèbre pour ses beautés naturelles et pour elles, nous disons loué sois-tu Seigneur. Il est de notre devoir de les protéger avec soin. Il y a, cependant une autre beauté encore plus chère au Christ et au pape, celle de son peuple, c’est-à-dire, votre sainteté. C’est pourquoi je viendrai vers vous confirmer dans la foi et en même temps, m’en inspirer », déclare le pape François dans son message vidéo.
Dans son encyclique, le Saint Père explique le concept d’« écologie intégrale », et parle de « développement intégral de l’homme ». Une approche qui consiste à faire face aux problèmes actuels, surtout, le danger écologique, en réhabilitant l’homme dans toutes ses dimensions que ce soit spirituel, moral, social ou économique. Le bien-être de l’homme et la préservation du « bien commun », qu’est l’environnement ont été, fréquemment, énoncés dans les déclarations de la CEM, ces dernières années. L’encyclique « Laudato Si’ », traite un sujet d’importance et d’envergure mondiale. Le statut du pape François fait qu’à chacune de ses sorties, sa position ou son point de vue sur les faits d’actualités locaux, mais aussi, internationaux est toujours attendu. Dans un texte publié, hier, Amnesty International requiert, par exemple, au souverain pontife « d’évoquer les problèmes urgents relatifs aux droits de l’homme avec les dirigeants », durant son séjour. Un autre courant tente, pour sa part, de réveiller le débat sur le droit à l’avortement.