Filière artisanale : Le raphia transformé pourrait rapporter jusqu’à cinq fois plus à Madagascar
Le ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD), le Ministère du Tourisme et de l’Artisanat (MTA), le ministère de l’Industrialisation et du Commerce (MIC) ainsi que les acteurs clés de la filière raphia ont organisé hier, une assise nationale inédite.
Ils ont engagé une réflexion stratégique pour valoriser le raphia malagasy, une ressource naturelle largement exportée à l’état brut, au détriment de sa véritable valeur.
Créer plus de richesse locale
Chaque année, Madagascar produit environ 80 000 tonnes de raphia. Pourtant, près de 70 % de cette production est exportée sans transformation, ne générant que 4 millions de dollars de recettes (MAE, 2021). Selon la CNUCED, la valeur pourrait être multipliée par cinq si le pays misait sur les produits finis : sacs, textiles, accessoires de mode ou objets artisanaux. Conscients de ce potentiel inexploité, les ministères ont réuni producteurs, artisans, exportateurs et partenaires pour définir une stratégie nationale durable. L’objectif consiste à bâtir une chaîne de valeur structurée, résiliente et créatrice d’emplois locaux. A cela s’ajoute la promotion du design haut de gamme et compétitif.
Vers une industrie verte, inclusive et compétitive
Au-delà de l’enjeu économique, cette transformation s’inscrit dans une logique de développement durable : protéger les écosystèmes, renforcer l’économie locale et promouvoir le savoir-faire malgache sur les marchés internationaux. L’innovation, la formation des artisans, l’accès au financement et le soutien à l’investissement sont identifiés comme leviers clés. Une filière raphia rentable et responsable pourrait ainsi devenir un moteur de croissance verte, tout en valorisant l’identité culturelle du pays.
Le pari est clair : en cessant d’exporter le raphia à l’état brut, Madagascar peut tripler ses gains, renforcer son artisanat et faire de cette fibre emblématique un pilier de son développement durable.