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Nationale

Commune urbaine d’Antananarivo - La mairie justifie son échec

28/08/2019 04:48 © Moov

Face à la presse, hier, le maire d’Antananarivo et son staff ont défendu leur bilan. Bien qu’ils affirment avoir concrétisé plusieurs projets, le désordre dans la capitale plaide pour un échec.

 


Une riposte. La commune urbaine d’Antana­narivo (CUA), a organisé une conférence de presse, hier. Une sortie médiatique où Lalao Ravalomanana, maire d’Antananarivo, auréolée de tout son staff, s’est appliquée à répliquer à ses détracteurs.

« Les critiques et les médisances me font rire. Il y a même des mensonges qui sont véhiculés. On dit que la mairie n’a rien fait, mais au contraire, nous avons concrétisé plusieurs projets qui touchent directement à la vie de la population », a déclaré Lalao Ravalo­manana, maire d’Antana­narivo. Pour la première fois, depuis plusieurs mois, la première magistrate de la capitale s’est présentée devant les journalistes, bien que quelques organes aient été mis sur la touche.

La Haute cour constitutionnelle (HCC), autorise les maires et les conseillers municipaux ou communaux à rester en place provisoirement, jusqu’à la prise de fonction de leurs successeurs nouvellement élus. Les quatre années de mandat officiel des édiles des communes et des conseillers arrivent, toutefois, à terme le 18 septembre et les élections du 27 novembre, sont certainement, déjà dans les têtes. Bien qu’ils défendent âprement leur bilan, l’anarchie et l’insalubrité qui gangrènent la ville, plaident en défaveur de l’administration de la capitale.

Le statut particulier d’Anta­nanarivo impose le partage des tâches avec l’État central, comme les voiries ou la collecte des ordures. Elle a, toutefois, montré ses limites dans des dossiers dont-elle a pleinement les prérogatives et occultent les projets de proximités. C’est le cas de la gestion des marchés, surtout les marchands de rue. Ne parvenant pas à résoudre le problème, la CUA leur a accordé le droit « provisoire », de squatter les trottoirs.

Pareillement, pour l’assainissement urbain. Il a fallu qu’une initiative ministérielle titille l’orgueil des autorités communales pour qu’elles se décident à se remettre à nettoyer les voies passantes, même l’avenue de l’indépendance qui se trouve, pourtant, en face du palais de la ville. Les ruelles des quartiers restent encrassées.

Au crépuscule de ses quatre ans de mandat, Lalao Ravalomanana a, visiblement, échoué dans sa promesse de redonner ses lettres de noblesse à Antananarivo.
Un échec qui pourrait, également, concerner son parti politique, le « Tiako i Madagasikara » (TIM). Pour, probablement, indiquer qu’elle n’administre pas toute seule, la première magistrate de la ville des mille a soutenu, « toutes les décisions prises ou les actions faites par la mairie doivent, préalablement, avoir le feu vert du conseil municipal. Je ne peux donc, pas faire ce que je veux (…) ». Les conseillers TIM dominent le conseil municipal.

Cette majorité devait être un atout pour permettre à l’exécutif d’Antananarivo d’agir efficacement et sans entrave. Le conseil municipal, au contraire, adopte comme une lettre à la poste tous les projets incongrus qui lui sont soumis.

Il y a la cession des trottoirs à des particuliers pour y construire des box commerciaux, alors que les piétons ne savent plus où mettre les pieds. Il y a, aussi, le fait de louer en permanence les rares places de parking et espaces verts aux vendeurs de voitures d’occasion, lorsque des galeries commerciales n’y sont pas érigées.
La circulation et les trans­ports publics sont devenus un calvaire. Lalao Ravalo­manana soulève « l’indiscipline », de la population pour plaider sa cause. L’incivisme des habitants de la capitale ne date, cependant, pas d’hier. Elle et son staff étaient en connaissance de cause.

Contrairement à l’espoir qu’ils ont suscité, toutefois, les autorités municipales, même après l’entrée en scène de Marc Ravalomanana, nommé conseiller spécial du maire, ont manqué de poigne et de caractère.

La célérité et l’aisance avec lesquelles les marchands de rue de Besarety sont revenus, alors que la route vient à peine d’être refaite, en témoignent. À la défense présentée par l’administration de la capitale, hier, s’opposent les faits. Le contexte qui règne dans la capitale indique qu’elle, son staff et le conseil municipal ont failli face au défi du relèvement d’Antananarivo.

 

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