Tsiroanomandidy : Une adolescente meurt d’une suspicion de peste
Une suspicion de peste bubonique a eu raison d’une adolescente de 13 ans à Tsiroanomandidy. Le cas est en attente de confirmation de l’Institut Pasteur.
Mort évitable. Une adolescente de 13 ans décède dans un contexte malheureux à Bemahatazana Tsiroanomandidy, le vendredi 23 août. Malade depuis quelques jours, ses proches ont choisi de la traiter chez un tradipraticien, au lieu de l’emmener dans une formation sanitaire. Elle présentait, pourtant, les signes évocateurs de la peste bubonique, à savoir, de la forte fièvre, des bubons sur le cou, une maladie qui peut être soignée au niveau des hôpitaux où les traitements de la peste doivent être gratuits. « Ce «dadarabe » aurait massé ses ganglions. Elle a succombé chez elle, à la suite de ces traitements inadéquats », informe le Dr Solofoniaina Armand Rafalimanantsoa, directeur de Veille sanitaire et de surveillance épidémiologique et riposte auprès du ministère de la Santé publique, hier. En général, c’est le retard du traitement qui cause le décès d’un pestiféré.
Des équipes du ministère de la Santé publique sont tout de suite passées aux activités de riposte, afin d’éviter la propagation de cette maladie très contagieuse. La victime a été enterrée dans une fosse commune. Le village a été désinfecté. Et toutes personnes qui sont entrées en contact direct avec elle ont suivi des traitements prophylactiques, pour empêcher que la maladie se développe chez eux. Jusqu’à hier, aucun nouveau cas n’a été signalé dans cette commune rurale de la région de Bongolava.
Il ne s’agit pas du premier cas de décès de peste enregistré dans cette zone pesteuse où cette maladie des rats fait des victimes chaque année. Ce n’est pas surprenant. Des villageois n’hésitent pas à mettre le feu sur la brousse, pour éviter que des « dahalo » s’y cachent. Les « dahalo », de leur côté, mettent le feu sur leur route, pour effacer leurs traces. Mais il y a aussi ceux qui font de la culture sur brûlis. Par ailleurs, les quartiers sont insalubres. Ce qui fait fuir les rats, porteur du bacille de la peste, de leur habitat naturel pour migrer vers celui des hommes. Apparemment, la mise en place du village écologique à Bemahatazana Tsiroanomandidy en 2018, dans le but d’éliminer la propagation des rats dans les environs, un projet financé par la Banque africaine de développement, est un échec.
C’est le résultat des analyses sur un test de diagnostic rapide (TDR) qui a permis aux agents soignants d’affirmer, jusqu’ici, qu’il s’agit d’une peste bubonique. « On attend encore la confirmation de l’Institut Pasteur de Madagascar », souligne le Dr Solofoniaina Armand Rafalimanantsoa. Les résultats des analyses biologiques sur les douze cas suspects de peste à Faratsiho et à Arivonimamo, survenus les 6, 7 et 8 août ont tous été négatifs