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Nationale

Marché public : 140 millions d’ariary détournés par une entrepreneuse

26/08/2019 05:15 © Moov

Les subventions exceptionnelles accordées aux communes constituent une vache à lait pour des entrepreneurs avec la complicité de hauts responsables.

 


Une impression de déjà vu. Les communes d’Ampasimanjeva et de Sahasinaka devraient disposer de bâtiments publics dignes d’un palace. Des centaines de millions d’ariary sont sortis des caisses de l’État pour financer la réhabilitation des tranom-pokonolona dans ces deux localités. Toutefois, les travaux réalisés sont largement en-deçà des « subventions exceptionnelles » accordées à ces localités.
En réalité, une grande partie des fonds ont été détournées au profit de la gérante d’une entreprise dénommée « Peta ». Un fait rappelant les premières escarmouches d’une certaine Claudine Razaimamonjy avec le Bureau indépendant anti-corruption.
Marie Jocelyne Léonard Razafindrabakoarisoa, dit Peta, tel est le nom de l’auteur de cette infraction. Selon les informations reçues, l’incriminée aurait versé un pot-de-vin de 17 millions d’ariary à un haut responsable au sein du ministère de l’intérieur et de la décentralisation (MID).
En contrepartie, l’entreprise Peta a bénéficié de deux marchés de travaux à 173 mil­lions chacun. Les sommes ont été versées dans les comptes de ces communes.
Sous l’intimidation de deux directeurs au sein du MID, le maire et le secrétaire-trésorier comptable ont signé un chèque au nom de l’entreprise. Des travaux ont ainsi été effectués.
Toutefois, après évaluation du service de l’Amé­nagement du territoire de Vatovavy Fitovinany, les réalisations ne correspondent pas aux sommes débloquées avec une différence de 200 millions d’ariary.
La semaine dernière, le PAC d’Antananarivo s’est penché sur ce dossier. À l’issue du procès, Marie Jocelyne Léonard Razafindraba­koarisoa, dit Peta, est condamnée à cinq ans de travaux forcés pour « corruption active et complicité ».
Toutefois, elle ne s’est pas présentée à la barre. Ainsi, un mandat d’arrêt est lancé contre cette femme. Les complices, un ancien directeur des Concours financier de l’État, et l’ex-directeur Administratif et financier du MID sont accusés de corruption passive, d’abus de fonction, de favoritisme, de recel et de détournement de deniers publics.
« Cette réhabilitation du tranom-pokonolona et tant d’autres, n’était qu’un alibi monté par le DAF et le DCFE pour détourner et procéder à des malversations de deniers publics », rapporte le plumitif du procès.
L’utilisation des mots « et tant d’autres », indique que ces deux marchés de travaux ne seraient que la partie visible de l’iceberg. La totalité des sommes détournées donnent le vertige. Avec une vingtaine de dossiers lui concernant, les caisses de l’État auraient été délestées d’une modique somme de 140 milliards  d’ariary.

 

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