Gouvernement - On reprend les mêmes et on recommence
Avec un changement et deux revenants, le gouvernement n’a quasiment pas changé. Les deux Chefs de l’Exécutif ont reconduit la même équipe pour les six prochains mois.
On ne change pas une équipe qui gagne. Ces mots ont été ceux de Andry Rajoelina, président de la République, lorsque les députés de la majorité lui ont présenté le nom de Christian Ntsay, pour être reconduit au poste de Premier ministre.
Une formule que le locataire d’Iavoloha a, visiblement, appliqué à l’ensemble du gouvernement. Après la reconduction de Christian Ntsay à Mahazoarivo, la quasi-totalité des ministres reste également en poste. Ayant démissionné pour cause de candidature aux législatives, Marie Thérèse Volahaingo et Irmah Naharimamy, font, toutefois, leur comeback au sein de l’Exécutif.
L’élue de Bealalana qui arguait pourtant, sa prétention à conquérir un second mandat à l’Assemblée nationale par « le souhait de rester à travailler sur le terrain, être proche de la population, notamment, des habitants de ma circonscription », revient à la tête du ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement technique et la formation professionnelle. Pareillement, l’élue de Toamasina I, est renommée à la barre du ministère de la Population, de la protection sociale et de la promotion de la femme.
Un retour au sein du gouvernement après un échec aux primaires du groupe « Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina » (IRD), pour la conquête de la présidence de l’Assemblée nationale. Le seul changement apporté au team Ntsay est du côté du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation. Blanche Nirina Richard, une économiste est nommée aux manettes de ce département à la place de Félicitée Rejo-Fienena.
Une déclaration lue, à Ambohitsirohitra, hier, rapporte que le 24 janvier, le gouvernement a été mis en place avec un contrat-programme d’un an pour la concrétisation des engagements présidentiels, du programme « Initiative pour l’émergence de Madagascar » (IEM), et la politique générale de l’Etat (PGE). Que durant ses six premiers mois, l’équipe Ntsay s’est attelé à concilier ces trois points et les traduire en loi de finances rectificatives.
« Les évaluations des actes et programmes des membres du gouvernement (…) ont été faites durant trois jours. Aussi, il y aura à nouveau six mois, pour voir s’ils [les ministres] sont à la hauteur des responsabilités confiées à chacun d’entre eux », soutient la déclaration d’hier. Six mois après, jour pour jour, les voilà donc, reconduits, sauf Félicitée Rejo-Fienena. N’aurait-elle donc, pas été à la hauteur ?
Le choix de garder la même équipe « déçoit », toutefois, une partie du microcosme politique. Des observateurs estiment que « le président de la République a raté une occasion de faire des changements pour dynamiser le gouvernement et les actions étatiques ». Un analyste soulève qu’« il aurait pu le faire tout en gardant l’idée de prioriser la technicité à la politique ».
Le grand retard pris dans la confection de l’ordonnance portant loi de finances rectificatives, ou encore, dans la mise en place des différentes structures ministérielles restent dans la tête de certains. L’inflation, la monnaie, le secteur énergétique et la sécurité restent chancelantes. D’autres rappellent des décisions hâtives, voire zélées qui ont chamboulé tout un secteur économique. Il y a, aussi, les amateurismes durant des événements d’envergure nationale.
Pour exceller, certains ministres ont même eu besoin que le Président, himself, mouille le maillot. Le maintien quasiment en l’état du team Ntsay, pourrait, du reste, être un camouflet pour l’Assemblée nationale. Christine Razanamahasoa, sa présidente, dans son discours de clôture de la session spéciale, hier, à Tsimbazaza, a réitéré son souhait que les suggestions parlementaires quant à la composition du gouvernement soient prises en compte. Sur les cinq noms proposés, seuls deux ont, toutefois, été retenus.
Des députés ont déjà un ou deux ministres reconduits dans leurs collimateurs. « Ce sera à nous qui avons été nommés de jouer le rôle de médiateur entre le gouvernement et les élus », tempère la ministre Volahaingo. Quoi qu’il en soit, Andry Rajoelina et son Premier ministre ont tranché pour la continuité. Pour écarter les risques de soubresaut, l’Exécutif, notamment, le gouvernement a une obligation de résultat, surtout après avoir pris six mois pour prendre ses marques et confectionner un texte budgétaire.