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Nationale

Véronique Vouland-Aneini - « Les discussions sur les îles éparses sont sur des bases saines»

20/06/2019 03:01 © Moov

L’ambassadeur de France affirme que les négociations sur les îles éparses démarrent sur de bonnes bases. À l’entendre, la reprise des discussions serait déjà une bonne chose.

 


Sain. C’est ainsi que Véronique Vouland-Aneini, ambassadeur de France, qualifie l’état d’esprit des parties malgache et française dans les discussions sur le dossier îles éparses. Le sujet a été parmi les points évoqués par la diplomate durant une conférence de presse, à l’ambassade, à Ambatomena, hier.

« Je ne peux pas vous dire aujourd’hui, comment les discussions vont se dérouler, sur la base de quel mandat de part et d’autre. Le point positif est qu’il est engagé sur des bases saines », déclare l’ambassadeur Vouland-Aneini. En partance, la diplomate a bouclé sa mission à Madagascar, par une rencontre avec la presse. Évoquant dans son entrée en matière, quelques points marquant la visite officielle d’Andry Rajoelina, président de la République, à Paris, en mai, elle a souligné la reprise des négociations sur les îles éparses.

À l’issue de la rencontre entre le président Rajoelina et son homologue français Emmanuel Macron, au palais de l’Elysée, il a été annoncé que la question des îles éparses sera, à nouveau, discuté au sein d’une commission mixte. Durant la conférence de presse d’hier, Véronique Vouland-Aneini a indiqué qu’« il est un peu tôt », pour répondre à une question sur le cheminement que devraient prendre les négociations.

Depuis la conférence de presse conjointe des Président malgache et français, pourtant, la question « s’agira-t-il d’une cogestion ou d’une rétrocession », reste sans réponse. Les termes du locataire d’Iavoloha, dans sa demande solennelle faite à son homologue de l’Elysée, étaient « de trouver une solution pour la gestion ou la restitution des îles éparses à Madagascar ». Le chef de l’État français, quant à lui, a soutenu qu’il s’agirait « d’un travail conjoint (…) pour aller vers une solution de développement commune, ouvrir des perspectives communes de développement (…) ».

À Ambatomena, hier, la diplomate française, a simplement ajouté que « les deux Présidents sont disposés à en parler. Les discussions se feront dans le cadre d’une commission mixte et qu’ils sont, aussi, décidés à trouver une solution dans le respect de chacun et avec le souhait de surmonter cette difficulté qui est un problème dans nos relations bilatérales depuis longtemps ». Seulement, les débats sur ce dossier dépassent largement la sphère présidentielle des deux États.

À Madagascar, la question des îles éparses, a un temps fait vaciller l’administration de l’ancien président de la République, Hery Rajaonarimampianina. Une partie de l’opinion publique exige une rétrocession pure et simple de ces terres que les Nations Unies reconnaissent sous l’appellation « Îles malgaches de l’océan Indien », depuis sa résolution de 1979. Cet acte reconnaît la souveraineté de Madagascar sur les îles éparses.

Le professeur Raymond Ranjeva, ancien juge à la Cour internationale de justice (CIJ), a plaidé dans l’affaire îles éparses pour la partie malgache, devant les Nations Unies, « le volet diplomatie juridique internationale relatif au titre de souveraineté sur ces îles est résolu de manière définitive ». Il n’est, visiblement, plus question que du rapport de force qui, jusqu’à l’heure, est en défaveur de Madagascar.
La bonne volonté du Président français, comme l’affirme son ambassadeur, ne pourra pas taire l’aspect politique et les enjeux géopolitiques de la question. Boulevard du commerce maritime dans cette partie de l’océan Indien les eaux où baignent les îles éparses sont hautement stratégique et le sous-sol marin est réputé riche en ressources. Pour que la France ne perde pas pieds sur les îles éparses, des formations de droite et d’extrême-droite interpellent le président Macron.

Le Rassemblement national, dans un communiqué de presse a affirmé son « opposition ferme à toute ouverture de négociation avec Madagascar sur la gestion et la souveraineté des îles éparses ». Ce courant politique, jusqu’ici, réussit à bloquer l’inscription du projet de loi devant ratifier l’accord de cogestion de l’île Tromelin à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale française. Cet accord de cogestion, l’île Maurice et la France l’ont pourtant, signé en juin 2010.

 

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