Opération militaire à Miandrivazo - Dénonciation de pendaison et incendie criminel
Indiqués comme étant des refuges de dahalo, deux villages ont été brûlés. Un ex-militaire a été pendu et des actes de pillages sont signalés.
Appel au secours de la population dans la commune rurale de Soaloka Miandrivazo. Soixante-dix habitations ont été calcinées dans un incendie criminel, lors du passage d’un escadron de l’armée malgache le 30 avril. Une cinquantaine de toits ont été ravagés par les flammes dans le village de Bebeta contre une vingtaine dans celui de Dabomadinika, selon les recensements effectués.
Un ex-militaire, répondant au nom de Boana Rabenandrasana, qui travaillait de concert avec la gendarmerie locale dans la lutte contre l’insécurité, a pour sa part, trouvé une mort des plus tragiques.
Ce dernier a été arrêté et pendu haut et court à l’endroit où le peloton armé a établi son camp, avant qu’on ne l’enterre à une centaine de mètres.
Ses proches ont dû attendre que le peloton lève le camp avant qu’ils n’exhument la dépouille le vendredi 3 mai, pour organiser des funérailles plus dignes et la placer dans le caveau familial. « L’homicide par pendaison et la vague d’incendie criminel sont avérés. Le peloton était constitué d’une centaine de bonhommes munis d’armes de guerre. Les militaires ont débarqué à Soaloka le vendredi 26 avril », lance le maire.
« Le lendemain, Boana Rabenandrasana a été pendu », poursuit l’élu. Les témoignages recueillis révèlent que l’ex-militaire a été pendu le samedi 27 avril aux alentours de 19 heures. Il a succombé vers 22 heures.
Plus d’une cinquantaine d’hommes ont subi des traitements cruels inhumains et dégradants d’après des dénonciations. « On leur a infligé des maltraitances physiques. Outre les bastonnades, ils ont eu droit à de durs traitements à l’instar des roulades », indique le maire.
N’y allant pas de main morte, des témoins oculaires indiquent, pour leur part, que le fils du président Kadrak, chef du fokontany de Soaloka, aurait été victime d’une humiliation en public, relevant d’un affront. Ils signalent qu’on a mis de l’excrément sur la tête de celui-ci.
Lors de l’embrasement d’autres dérives, dont des pillages de foyers, ont été signalées. Des familles clament haut et fort que des bijoux, des plaques solaires ainsi que d’autres objets de valeur faciles à transporter, ont été subtilisés par les pillards.
« La population des villages incendiés se retrouve dans un total désarroi. Outre la quasi-totalité des biens qu’ils possédaient, les vivres qui devaient assurer leur survie jusqu’à la prochaine récolte sont partis en fumée. Des tonnes de paddy, du manioc et autres sont réduits en cendre avec les habitations. La famine guette dangereusement », lance l’élu.
D’après les explications recueillies, les villages mis à feu et à sang feraient office de refuge à des dahalo. Les militaires venus à Soaloka ont fait le voyage depuis Toamasina et Antananarivo. Un colonel ainsi qu’un lieutenant étaient à leur tête.