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Nationale

Exploitation illicite a Vohibola – Des têtes tombent à l’environnement

30/04/2019 04:56 © Moov

Des responsables auprès du ministère de l’Environnement seraient impliqués dans l’exploitation de la forêt de Vohibola. Ils sont destitués.

 

Des têtes tombent au ministère de l’Environ­nement et du développement durable (MEDD), face à l’exploitation de la forêt primaire de Vohibola. Après le limogeage du directeur régional de l’Environnement et du développement durable (DREED) Atsinanana, qui ne serait pas « clean », dans cette affaire, c’est au tour du chef de cantonnement de Brickaville de faire ses valises. Le ministre Alexandre Georget en personne l’a pris en flagrant délit, signer un laissez-passer sans indication de jour ni de mois, pendant sa visite dans cette réserve, le 27 avril. En rejoignant Vohibola, les équipes du MEDD, dirigées par Alexandre Georget, ont croisé une pirogue remplie de sac de charbon de bois sur le canal des Pangalanes.

« Le ministre l’a arrêté et a demandé aux transporteurs leur autorisation de passer. C’est là qu’un laissez-passer sans indication de date, signé par le chef de cantonnement, a été démasqué. Ce dernier a été, pourtant, avec nous au moment des faits», informe une source auprès du ministère. Pendant cette visite, les équipes de ce ministère ont, également, conclu que le maire de la commune de Vohibola pourrait être mêlé à cette affaire. « Nous lui avons demandé de nous rejoindre à une réunion avec la population locale. Joint au téléphone, il a accepté. Sauf qu’il ne s’est jamais pointé », enchaîne la source.

500 Hectares consumés
Depuis février, Madatrek, une famille française qui a fait le tour de Madagascar, n’a cessé de tirer la sonnette d’alarme, face à l’exploitation de la forêt primaire de Vohibola qui a mis en danger sa faune et sa flore. De nombreux primates ne survivent pas, et une grande superficie de la forêt a été détruite ou consumée par les feux. Lorsque nous avons recoupé ces informations auprès du DREED et de l’autorité municipale, au mois de février, les deux ont démenti les informations et ont déclaré des « allégations diffamatoires ».

Les pertes sont, pourtant, énormes dans cette forêt du littoral Est d’une superficie de 2 200 hectares. « Les dégâts des feux de brousse sont plus importants que ceux de l’exploitation proprement dite », affirme la source auprès du ministère. Depuis 2016, une superficie de 500 hectares aurait été consumée. Le nombre de primates et d’autres animaux disparus n’a pas été répertorié.

Lors de la rencontre avec la population, Alexandre Georget a souligné que l’association Razan’iVohibola, chargée de la gestion de la forêt, n’a pas respecté les cahiers des charges. « Vous n’avez pas protégé la forêt et n’avez pas assuré la restauration forestière », a-t-il mentionné. Une évaluation sera effectuée en mars 2020 pour déterminer si cette association pourra continuer à gérer Vohibola. La population et le ministère se sont, en outre, mis d’accord pour renforcer la surveillance de la réserve.

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