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Nationale

Bilan 100 jours - Un Président toujours en campagne

29/04/2019 04:47 © Moov

Andry Rajoelina tend à rester dans une logique de conquête de l’opinion publique. Une posture dans laquelle il a réitéré ses engagements de campagne et défendu certaines initiatives prises.

 


Me voici Prési­dent. Des mots que Andry Rajoelina, président de la République, a prononcés en entrée en matière de son allocution au palais des sports, à Mahamasina, hier. Durant presque trois heures, le locataire d’Iavoloha a, toutefois, semblé garder la posture d’une personne en campagne de séduction politique.

« Me voici de retour ici en tant que président de la République et cent jours après ma prise de fonction. Nous voilà à nouveau réunis en cet endroit », a déclaré Andry Rajoelina, hier. L’événement, justement, rappelait l’ambiance de la déclaration de candidature du Président de la République, le 1er août 2018. Autant sur la forme, le décorum, le geste, le ton que sur le verbe du chef de l’État, la cérémonie a rappelé ses heures de campagne. « C’est comme s’il était toujours en campagne. C’est comme s’il était encore, dans une position où il devait convaincre un électorat », notent certains observateurs.

« Jeune, dynamique, visionnaire, patriote », des mots qui ont fait mouche auprès de ses partisans durant la campagne électorale, et que le Chef de l’État, a réitéré, hier. « Je réitère ici, les engagements solennels que j’ai faits. (…) Nous allons les réaliser à 100% », a soutenu le Président, debout au milieu du palais des sports. Une phrase qui, visiblement, était le fil conducteur de sa prestation. Comme s’il fallait nécessairement mettre tout le monde d’accord, le président de la République s’est évertué à défendre les décisions et initiatives qu’il a prises depuis son investiture et répliquer à ses détracteurs.
Andry Rajoelina a, par exemple, rétorqué aux grognes sur le nombre et le respect de l’équilibre régional au sein du gouvernement. « Mettre en place le gouvernement n’a pas été facile puisque j’ai plusieurs collaborateurs. (…) Seulement, mes choix ont été dictés par le souci de l’intérêt de la population et le développement du pays », a-t-il, notamment, lancé.

Il a, également, réaffirmé ses intentions de procéder à un référendum pour la mise en place de gouvernorat et la suppression du Sénat.

Le chef de l’État a rappelé ses arguments sur la décentralisation, ou encore, avoir des fonds à disposition pour des projets locaux et même des exemples internationaux pour faire valoir ses intentions. En réponse à ses détracteurs, du reste, le locataire d’Iavoloha a, entre autres, annoncé des acquisitions d’hélicoptères ou encore d’avion porteur de troupe pour les forces armées, avant la fête nationale. Le volet sécurité qui, probablement, constitue l’un des secteurs dans lesquels, l’admi­nistration Rajoelina a été relativement active durant ses cent premiers jours.

Le Président a ainsi, souligné le démantèlement d’un réseau de ravisseurs et l’augmentation du nombre de bovidés volés restitués à leur propriétaire. Pour indiquer que porter le maillot d’un Président n’est pas facile, il a mis en avant son emploi du temps chargé et ses horaires harassants et qu’il y a des bras de fer à engager pour parvenir à hausser le salaire minimum et à baisser le prix du carburant qui sont des promesses de campagne. Aussi, a-t-il demandé à l’assistance d’acquiescer les éventuels désagréments « ponctuels », en conséquence.

Pour tempérer les ardeurs et éventuelles impatiences face à ses annonces et promesses, il soutient, néanmoins, « que l’on ne s’y trompe pas, ce n’est pas en cent jours que l’on pourra concrétiser nos engagements et les projets prévus. Nous nous sommes donnés cinq ans pour le faire et nous y parviendrons », en ajoutant « diriger un pays n’est pas facile. Il y a plusieurs difficultés auxquels il faut faire face (…) ». Aussi, Andry Rajoelina lance-t-il un nouvel appel à un élan collectif.

Ses cent jours de grâce de l’administration Rajoelina sont, toutefois, écoulés. Dorénavant, chaque fait et geste du chef de l’État et de son équipe sera décortiqué. Comme il l’a indiqué, il a saisi cette occasion pour « révéler à la population les dessous et les difficultés de la conduite des affaires étatiques ». Il faudra maintenant arborer pleinement la cape du Président et garder le cap de son programme politique tout en tenant compte des observations et balises. En démocratie, la pluralité d’idées et d’avis est la règle. Au-delà des shows, le pouvoir sera jugé par ses résultats.

Garry Fabrice Ranaivoson

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