Révision constitutionnelle - Rajoelina justifie le référendum
Face aux critiques et appréhensions, le président de la République a apporté un éclairage sur le référendum constitutionnel du 27 mai sur trois plateaux de télévision hier.
«C’est une promesse que j’ai faite durant la campagne électorale et que je concrétise ». Le président de la République Andry Rajoelina a tenu à le rappeler hier au cours d’une émission spéciale sur trois plateaux de télévision. Il parlait justement de la suppression du Sénat qui fera l’objet d’un référendum constitutionnel le 27 mai, en simultané avec les législatives. « Avec la suppression du Sénat on fera l’économie d’un budget important avec lequel on pourra construire d’autres infrastructures entre autres des centrales électriques pour certaines régions ».
Ayant de la suite dans les idées, l’autre point du référendum a aussi trait au développement. Il s’agit de la mise en place des gouverneurs de régions. « C’est une nécessité impérieuse pour sortir beaucoup de régions de l’isolement et de la pauvreté. Dans mes tournées j’ai constaté qu’il y a des régions encore très attardées que les ministres n’ont jamais visitées, où depuis 40 ans aucune route, aucune école, aucun pont n’ont été construits. D’ailleurs les ministres ne pourront jamais voir toutes les localités éloignées. La mise en place des gouverneurs permettra à ces endroits d’être plus près du développement, des centres de décision. Il ne faut plus attendre l’État central pour construire des routes, des ponts, des écoles, des hôpitaux. Cela doit être désormais l’affaire des gouverneurs », a argumenté le Président qui a précisé au passage que le jumelage des législatives et du référendum est juste une question d’austérité et non pas un calcul politique et qui a reçu l’accord de la Ceni.
Ce n’est d’ailleurs pas une première étant donné qu’en 2013, la présidentielle était jumelée aux législatives sans que cela ait causé des problèmes ni dans l’organisation ni lors du scrutin. Le tout dans un respect total de la Constitution après consultations de divers juristes. « De toute façon il appartient à la Haute Cour Constitutionnelle de statuer », a-t-il affirmé avant de rajouter que quelques articles relatifs au Sénat feront également l’objet de modification. « Le texte final fait actuellement l’objet d’une dernière lecture par des spécialistes avant sa publication », a révélé Andry Rajoelina qui a souligné qu’il s’agit bel et bien d’amendements constitutionnels et non de changement de République. Histoire de dire qu’on reste bel et bien dans la quatrième République.
Andry Rajoelina estime que la retouche de la Constitution est incontournable pour bien armer le développement. « Arrêtons de critiquer bêtement. Ceux qui sont contre ces changements n’aiment pas leurs concitoyens et leur pays. Comment peut-on être contre la décentralisation et le développement depuis la base? La mise en place des gouverneurs permettra d’actionner les projets de développement depuis la base. C’est le moment où jamais de se serrer les coudes et de rassembler les forces au lieu de se tirer dans les pattes », a recommandé le président de la République.