Découvertes : une vaste bande de sable blanc et deux lézards inconnus, identifiés à Madagascar
Une équipe de chercheurs franco-malgaches vient d’annoncer la découverte de deux nouvelles espèces de lézards fouisseurs et l’identification d’une vaste « ceinture de sable blanc » traversant l’ouest de Madagascar. Ces travaux, publiés par un scientifique du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), mettent en évidence une biodiversité encore peu explorée sur la Grande Île.
Avant de partir sur le terrain, les chercheurs ont entrepris une cartographie des zones de sable blanc à partir d’images satellites. L’analyse a révélé l’existence d’une structure géologique inattendue : une bande continue de sable pur s’étendant sur plus de 1 500 kilomètres du nord au sud de l’île. Cette « ceinture de sable blanc », d’une largeur de quelques centaines de mètres seulement, aurait autrefois formé un ensemble interconnecté. Sa découverte offre de nouvelles perspectives sur l’évolution des paysages de l’ouest malgache.
Deux lézards fouisseurs nouveaux pour la science
Deux missions d’exploration menées le long de cette ceinture ont permis d’identifier deux espèces inédites du genre Voeltzkowia. Les analyses morphologiques et génomiques réalisées au laboratoire ont confirmé qu’il s’agissait de nouvelles espèces, adaptées à la vie souterraine dans les sables brûlants de l’ouest. La première, Voeltzkowia volontany, porte un nom faisant référence à sa coloration sombre, « volontany » signifiant « marron » en malgache. La seconde, baptisée Voeltzkowia shaihulud, rend hommage au ver géant des sables imaginé par l’écrivain Frank Herbert dans son œuvre Dune, en raison de la silhouette vermiforme du reptile.
Très rarement observés à l’état naturel, les lézards Voeltzkowia présentent des caractéristiques radicalement différentes de leurs ancêtres à quatre pattes. Longs d’une douzaine de centimètres, ils possèdent un corps miniaturisé, presque dépourvu d’yeux, de membres et de pigmentation. Ces transformations sont le résultat d’une adaptation à un milieu extrême, marqué par des températures élevées et des sols meubles.
Biodiversité malgache, une richesse encore méconnue
Selon l’étude, les ancêtres de ces lézards se seraient diversifiés il y a environ dix millions d’années, lors de l’aridification progressive de Madagascar. Les chercheurs suggèrent que les espèces identifiées seraient endémiques de la ceinture de sable blanc, ce qui signifie qu’elles n’existeraient que dans cette zone bien délimitée de l’ouest malgache.
Malgré les nombreuses découvertes réalisées chaque année, une grande partie de la biodiversité de Madagascar reste encore à explorer. Sur les quelque 450 espèces de reptiles endémiques recensées à ce jour, près d’un tiers ont été décrites au cours des 25 dernières années. La mise en lumière de ces deux nouveaux lézards et de la ceinture de sable blanc confirme que le patrimoine naturel malgache recèle encore de nombreuses inconnues.


