Transport aérien - Un vol pour la Chine vaut de l’or
Kenya Airways a rejoint, hier, la liste des compagnies qui ont suspendu leurs vols vers la Chine. « Nous avons temporairement suspendu tous les vols à destination et en provenance de Guangzhou à partir du vendredi 31 janvier 2020, jusqu’à nouvel ordre », indique un communiqué de Nairobi. « Je dois annoncer cela à treize passagers qui partent demain », déplore une responsable au sein d’une agence de voyages qui représente la compagnie kenyane. Elle a indiqué que la situation était plus problématique pour les personnes bloquées en Chine. « Depuis la suspension des vols d’Air Madagascar, des parents ont demandé à réserver pour leurs enfants en Chine », déclare-t-elle. « Cela na va pas pouvoir se faire ». La situation qui prévaut actuellement en Chine constituera, d’après elle, un manque à gagner important pour l’agence qui a des vols journaliers pour la destination. « Chaque jour, c’est une vingtaine de personnes qui va en Chine ».
Ethiopian Airlines est, pour le moment la seule compagnie opérant à Madagascar qui maintient ses vols pour la Chine. Elle a, d’ailleurs, émis un communiqué démentant la rumeur d’une suspension de ses vols vers Pékin, Shanghai, Guangzhou, Chengdu et Hong Kong. Mais jusqu’à quand ? Cette question taraude dans l’esprit des usagers dont la marge de manœuvre s’amenuise avec la suspension des vols en série. Une femme est venue en fin d’après-midi, hier, à l’agence de la compagnie à Analakely pour réserver un billet retour pour son neveu qui étudie en Chine et dont le vol sur Air Madagascar a été annulé. Elle a dû se résoudre à payer une place en classe affaires, la classe économique affichant complet.
Une autre agence qui se spécialise dans la destination chinoise confirme cette difficulté. « Il y a des personnes qui ont réservé leur vol depuis plusieurs mois et qui sont bloquées sur place. Nous remboursons les billets en totalité », indique le responsable de cette agence. Toutefois, il déclare que l’agence propose des alternatives à ses clients mais le prix est plus cher. « Si nous proposons normalement 2 500 000 ariary pour Guangzhou, par exemple, il y a l’alternative qui passe par Dubaï mais qui coûte 6 000 000 ». Des gens sont prêts à payer, souligne-t-il, en indiquant que de nombreuses personnes vont en Chine pour les affaires. Il ne se dit, d’ailleurs, pas inquiet pour la destination. « Nous existons depuis 8 ans et depuis notre lancement, nous avons connu une croissance annuelle de 15% à 20% », déclare-t-il en soulignant qu’il y a une réelle demande pour cette destination. Justement, un opérateur économique qui importe du prêt-à-porter et des pièces de moto indique aller en Chine jusqu’à sept fois par an. « Pour le moment, il n’y a pas de problème mais si l’épidémie s’étend au-delà de trois mois, mes activités seront menacées », confie cet opérateur.