Loi de finances 2026 : le FMI souligne la nécessité de renforcer la mobilisation fiscale à Madagascar
Madagascar prépare sa loi de finances 2026, avec pour priorité le renforcement de la mobilisation des recettes fiscales domestiques. Cette orientation budgétaire a été mise en avant à l’issue de la mission du Fonds monétaire international (FMI), conduite par Constant Lonkeng Gouana, qui a séjourné à Antananarivo du 4 au 10 septembre.
La fiscalité au cœur du budget 2026
La mission du FMI avait pour objectif d’évaluer les récents développements économiques du pays et les perspectives à court terme. Elle a permis également de faire le point sur l’exécution du budget 2025 et sur la mise en œuvre des engagements pris par Madagascar dans le cadre de la Facilité élargie de crédit (FEC) et de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). Ces deux programmes avaient été approuvés par le Conseil d’administration du FMI en juin 2024 et leurs deuxièmes revues achevées en juillet dernier. Selon le FMI, les perspectives macroéconomiques de Madagascar restent fragilisées par plusieurs chocs. « Les difficultés techniques récentes dans le secteur minier sont venues s’ajouter aux chocs externes. L’inflation est sur une tendance baissière mais demeure élevée, l’inflation globale s’est établie à 7,9 % en glissement annuel au mois de juillet », a déclaré Constant Lonkeng. Le pays a néanmoins bénéficié de retombées économiques après l’organisation du sommet de la Commission de l’océan Indien (COI) et de celui de la SADC.
Sur le plan budgétaire, les dépenses publiques ont dépassé les recettes fiscales au premier semestre 2025. Les autorités prévoient des mesures correctives pour maintenir le budget dans les limites prévues. En parallèle, elles ont engagé les travaux relatifs à la loi de finances 2026. « La mobilisation des recettes fiscales domestiques demeure au cœur de leur stratégie budgétaire, compte tenu des besoins de développement immenses du pays », a rappelé le chef de mission du FMI.
Des réformes structurelles en cours
La mission a également relevé des avancées dans les réformes structurelles. Le gouvernement a adopté un décret pour mettre en œuvre la stratégie nationale de lutte contre la corruption 2025–2030 et examine les recommandations issues d’une évaluation diagnostique de la gouvernance conduite par le FMI. Dans le secteur économique, les autorités poursuivent la mise en œuvre du mécanisme automatique de fixation des prix des carburants et travaillent à la finalisation d’une stratégie nationale de financement climatique.
Au cours de son séjour, l’équipe du FMI a rencontré le président Andry Rajoelina, le Premier ministre Christian Ntsay ; plusieurs membres du gouvernement, dont le ministre de la Justice Benjamin Rakotomandimby, la ministre de l’Économie et des Finances Rindra Rabarinirinarison ; le gouverneur de la Banque centrale, Aivo Andrianarivelo ; ainsi que des représentants du secteur privé et des partenaires de développement. Le FMI a salué la qualité des échanges et de la collaboration. Une évaluation formelle des performances économiques du pays aura lieu lors des troisièmes revues de la FEC et de la FRD. Ainsi, une nouvelle mission du FMI est prévue à Antananarivo avant la fin de l’année.