Programme FEC : le FMI accorde le déblocage de la dernière tranche
Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé hier la sixième et dernière revue de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) en faveur de Madagascar. L’achèvement de cette revue permet le déblocage de 31,43 millions de DTS (43,3 millions de USD), portant la totalité des décaissements au titre de l’accord à 250,55 millions de DTS (348,0 millions de dollars).
Le Conseil d’administration du FMI a approuvé le 27 juillet 2016 un programme soutenu par la FEC d’une durée de 40 mois avec le gouvernement malgache, pour un montant de 220,0 millions de DTS, représentant 90 % du quote-part de Madagascar. Le 28 juin 2017, un accès supplémentaire de 30,55 millions DTS a été conclu. Le 4 novembre 2019, le Conseil d’administration a approuvé une extension de trois mois de l’accord afin de permettre un délai supplémentaire pour conclure la sixième et dernière revue.
Dans le cadre de la mise en œuvre du programme de réformes appuyé par la FEC, le Gouvernement a réalisé des progrès importants en matière de consolidation de la stabilité macroéconomique, de promotion d’une croissance inclusive et durable et de réduction de la pauvreté.
Avec un taux de croissance avoisinant les 3,0 % en 2015, le programme de réformes a favorisé les activités économiques d’une manière continue. Malgré l’apparition d’aléas climatiques défavorables, l’économie a connu une croissance soutenue pendant ces trois dernières années. Les dernières statistiques disponibles montrent une croissance de l’ordre de 4,8 % en 2019 et les projections tablent sur une croissance encore plus forte en 2020. Cette tendance de la production a été accompagnée par un niveau de prix qui a diminué progressivement par rapport à la situation de la précédente décennie. En 2019, le taux d’inflation se rapproche de l’un des objectifs de convergence macroéconomique régionale qui est de moins de 5,0 % alors qu’il s’est situé à 6,5% à fin 2016.
La FEC étant un catalyseur des appuis financiers des bailleurs de fonds, le pays a obtenu des « aides budgétaires » de l’ordre de 496,1 millions de DTS depuis août 2016 et d’importants prêts pour financer ses dépenses d’investissements. La balance de paiements demeure excédentaire ou proche de l’équilibre. A cela se conjugue le renforcement des réserves de change dont le niveau atteint actuellement l’équivalent de 4,1 mois d’importations contre 3,9 mois d’importations à fin 2016.
Au niveau des finances publiques, l’Etat a maîtrisé son déficit budgétaire pour qu’il reste en dessous de 2,5 % du PIB pendant ces trois dernières années et le taux de pression fiscale a augmenté, passant de 9,2 % du PIB à fin 2016 à 10,5 % du PIB à fin 2019.
Malgré certains retards liés principalement à la période électorale, la dynamique du programme a été maintenue par des efforts intensifiés de réformes structurelles dont l’adoption de plusieurs lois. On peut citer les lois relatives à la lutte contre la corruption et aux pôles anti-corruption, la loi contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT), la loi sur le recouvrement des avoirs illicites et les lois sur les statistiques. Le processus d’élaboration et d’adoption de la loi bancaire et celle sur la stabilité financière est en cours.
Le gouvernement s’est engagé à relever des défis considérables dans la mise en place des fondamentaux de l’émergence économique afin de progresser dans le relèvement des niveaux de vie de la population et la réduction de la pauvreté. Conformément au Plan Emergence Madagascar (PEM), il va continuer la stratégie de croissance inclusive en augmentant les investissements dans les grands projets structurants et les dépenses sociales. Par ailleurs, la maîtrise des dépenses les moins prioritaires, l’accroissement des recettes et l’amélioration de la gouvernance vont être poursuivis