Loi de finances - Une perte de 39 milliards ariary à cause de l’APEi
Le projet de loi de finances initiale 2020 est mis à la disposition du public. Il montre des orientations du budget de l’État pour l’année prochaine.
Rester sur sa faim. Dans son allocution au cours de la cérémonie de signature d’une convention de financement avec l’Union européenne, cette semaine, le ministre de l’Économie et des finances, Richard Randriamandrato avait glissé d’éventuels manques à gagner quant à l’Accord de partenariat économique intérimaire (APEi). Le projet de loi de finances initiale confirme cette sortie en indiquant qu’une perte de 39 milliards d’ariary pourrait être engendrée par la mise à jour des droits de douanes afférents aux produits concernés par l’APEi. Au rayon des pertes, figurent également 11 milliards ariary liés à la nouvelle structure de prix des carburants en matière de recettes douanières.
D’un autre côté, l’augmentation des recettes fiscales constitue un défi pour le gouvernement pour la mise en œuvre du PGE. «Pour l’année 2020, les variations des recettes fiscales nettes connaitront une augmentation de l’ordre de 21.0% par rapport à l’année 2019», peut-on lire dans le document avec une hausse de 27.3% pour les recettes fiscales intérieures et 13.9% pour les recettes douanières. La pression fiscale passera ainsi de 10.7% en 2019 à 11.5% du PIB en 2020.
La mobilisation des recettes fiscales pourraient avoir des impacts sur les prix de certains produits sur le marché, à commencer par la bière. Avec le rehaussement du droit d’accises sur le produit à 600 ariary par litre, couplé à la taxation à la TVA du maïs, une de ses matières premières, la bière devrait connaître une hausse assez conséquente en 2020. Autres produits à être frappés d’une hausse de droit d’accises, les jus de fruits à 100 ariary par litre et les cigarettes à 1 390 ariary par paquet de 20. Ces décisions devraient permettre au gouvernement de gagner au moins 85 milliards ariary supplémentaires d’après le projet de loi de finances initiale publié sur le site du ministère de l’Économie et des finances. L’État entend également gratter des ariary supplémentaires dans d’autres secteurs comme avec l’importation de bondillons de savon au nom de la préservation du secteur. Cette décision rapportera 5 milliards ariary dans le budget de l’État. Il en est de même pour les taxes de 5% de droits des douanes et 20% de TVA sur l’importation de tourteaux avec un gain de 11 milliards ariary.
Malgré la publication de ce document, un membre de la société civile joint au téléphone a indiqué rester sur sa faim car, d’après lui, le projet de loi publié n’est pas complet. «Il manque les autres Tomes comme il se fait normalement pour une lecture complète du projet de loi», affirme-t-il en mettant plutôt cela sur le compte d’un manque de compétence que d’un souci de transparence.