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Economie

Dettes, pertes, subventions, ... Comment sauver la Jirama ?

24/09/2019 19:04 © Moov

La Jirama a accumulé des arriérés de plus de 1600 milliards ariary au 30 juin 2019. A cela s'ajoute des pertes qui culmineront à près de 1400 milliards ariary en 2025. Pour la Banque mondiale, il est encore possible de sauver la Jirama d'ici 2025.

 

 

Il faut sauver le soldat Jirama. Les conclusions principales de l’étude de redressement de la Jirama et du secteur de l’électricité menées par le cabinet international Castalia affiche un tableau sombre. La Jirama a accumulé des arriérés de plus de 1600 milliards ariary au 30 juin 2019. Les pertes pourraient atteindre les 1400 milliards ariary en 2025. Mais pour la Banque mondiale qui a financé cette étude, elle estime qu’il est encore possible de sauver la Jirama d’ici 2025. Par quels moyens ?

Pour sauver sa société énergétique, l’Etat injecte des sommes colossales dans la caisse de la Jirama. De 2015 à 2018, plus de 1300 milliards arairy ont été fournis par le gouvernement dans la caisse de la Jirama sous forme de subvention mais tout le monde connait les résultats. Cette subvention va encore perdurer pour les quatre prochaines années voire plus même si l’ambition du gouvernement actuel est de la supprimer d’ici deux ans. D’après le document de Castalia, la projection est de 803 milliards d’ariary de subvention en 2020, pour arriver à 247 milliards ariary en 2024 si aucune action ne sera faite.

Selon les explications obtenues, la santé financière de la Jirama est au rouge. Au cours de l’exercice 2018 par exemple, la Jirama a enregistré 290 milliards ariary de pertes et ce, malgré le versement par l'État, d'une subvention de 315 milliards ariary. Ce gouffre financier est dû essentiellement à la vente à perte enregistrée par la compagnie nationale de distribution d’eau et d’électricité. Les revenus tarifaires n'ont permis de couvrir que la moitié des coûts. Le coût moyen opérationnel était de 983 ariary par kWh alors que le tarif moyen était de 516 ariary.

Pour remédier à cette situation, la feuille de route élaborée par le cabinet international évoque plusieurs pistes dont la nécessité pour la Jirama de mettre en œuvre les diverses actions dictées par le programme Pagose, à réviser les contrats de fourniture avec ses partenaires, ou encore à optimiser des tarifs tout en protégeant les foyers les plus vulnérables.

La lutte contre les fraudes et les détournements, l’optimisation de la production dans les centres isolés, la baisse des coûts unitaires de carburant, la lutte contre les pertes techniques, et l’amélioration du service client, notamment par la dématérialisation du système de paiement permettront à la Jirama d’économiser jusqu’à 366 milliards ariary par an en moyenne entre 2020 et 2030. Cependant, ces améliorations seules ne permettent pas à la Jirama d’atteindre l’équilibre financier.

L’idée d’une révision du tarif fait aussi son chemin. Selon les conclusions principales de l’étude de la Jirama, cette augmentation des revenus tarifaires peut combler les deux tiers du déficit restant et assurer l’équilibre à la fin de l’année 2025. Le gouvernement semble ne pas écarter cette idée. « Outre la subvention, le gouvernement aura également à prendre des décisions importantes par rapport au tarif qui devra être payé par les consommateurs, compte tenu de leurs capacités à tous les niveaux, et des exigences de soutenabilité sociale et croissance économique du pays », a déclaré hier Bien Aimé Raoelijaona, secrétaire général du ministère de l’Economie et des finances et en même temps membre du conseil d'administration de la Jirama.

La renégociation des grands contrats thermiques figure parmi les pistes évoquées par l’étude afin de réduire la subvention allouée à la Jirama et d’atteindre rapidement l’équilibre financier. « Une renégociation fructueuse permet de réduire la subvention de 193 milliards ariary par an entre 2020 et 2030 », déclare Jan Kappen, spécialiste principal en énergie au niveau de la Banque mondiale. « La subvention de la Jirama descendra à 726 milliards ariary en 2020 pour arriver à 114 milliards ariary en 2022 et d’atteindre l’équilibre financier fin 2023 », rajoute-t-il.

La balle est désormais dans le camp du gouvernement. Les autorités ont entre ses mains toutes les données nécessaires au redressement de la compagnie nationale de distribution d’eau et d’électricité.

Lova Rafidiarisoa

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