Usine sucrière de Brickaville - Une nouvelle reprise annoncée
Andry Rajoelina en personne s’est rendu à Brickaville hier pour voir ce qu’il en est réellement de l’usine sucrière de Maromamy.
La Société agricole et sucrière malagasy (SASM) s’est engagée devant le Président de la République et la population de Brickaville de reprendre les activités de l’usine sucrière de Maromamy dans un délai de huit mois. Malgré la création de la société en 2015, les activités sont restées au point mort la faute à une grève des employés de la Sirama, la SASM étant née de la fusion de la société d’État et de la compagnie Vidzar. Une tractopelle bloque en effet l’accès au site. Descendu à Maromamy, Andry Rajoelina a improvisé une séance de plaidoiries devant l’assistance où il a pris le soin d’entendre les parties qui s’affrontent avec d’un côté les grévistes et de l’autre des habitants qui souhaitent la réouverture de l’usine.
Le représentant du personnel de la Sirama reproche à la SASM de ne pas payer le salaire des employés et leurs indemnités de chômage technique. Les grévistes pointent également du doigt les 70% de la société détenus par la compagnie Vidzar. Ainsi, ils ont réclamé au Président le lancement d’un nouvel appel d’offre pour le cas de la SASM. En face, on évoque une manipulation des employés par la direction de la Sirama qui s’attèlerait d’après les dires des habitants à dissimuler des malversations comme la vente de terrain entre autres. Cela aurait d’ailleurs abouti à l’incendie des bureaux de la Sirama et donc à la disparition de documents compromettants. Les planteurs ont de leur côté évoqué leurs difficultés à rembourser les prêts qu’ils ont contractés avec l’établissement CECAM dans le cadre d’un accord où l’achat des cannes à sucres par la SASM est la garantie. La remise en question de la relance de l’usine menace actuellement leur situation vis-à-vis de l’institution de microfinance.
C’est à l’applaudimètre qu’Andry Rajoelina a statué. C’est du moins ce qu’il a voulu faire croire car dans la logique du gouvernement, le but est de faire en sorte que les activités de l’usine reprennent dans les plus brefs délais. «Notre objectif est de faire en sorte que les Malgaches consomment local. C’est le cas du sucre. Nous allons nous pencher sur la situation de la SASM aussi bien à Brickaville qu’à Nosy Be», a lancé le Président.
Ainsi, il a écarté pour le moment toute idée d’un nouvel appel d’offre, saluant au passage le fait que le partenaire soit une société malgache, non sans adresser un tacle aux Chinois de Sucrerie Complant Madagascar SUCOMA qui ont repris la production sucrière de Siranala à Morondava. Il a toutefois évoqué une possible révision du contrat de partenariat pour que tout le monde y trouve son compte. Il s’est également montré ferme de corruption en annonçant dans la foulée un audit de la Sirama. En réponse, le directeur général de la SASM Gérard Andrialemirovason a assuré au Président qu’il ne faudrait pas plus de huit mois pour remettre l’usine sur les rails.