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Culture

Art urbain : Libérer les muses chez « Labo pirate »

06/02/2023 10:22 © Midi Madagasikara

Art urbain : Libérer les muses chez « Labo pirate »« Labo pirate » se trouve à Antsahabe, nouveau lieu de la créativité tananarivienne, voulant mettre en avant la liberté, surtout celle de créer. Visite guidée dans un écrin d’espoir pour le renouveau de la culture urbaine de la ville des Mille. Art contemporain, musique, graffiti, vidéo, etc. tout s’y trouve comme s’il y avait urgence.

Il faudrait l’admettre un jour, le paysage culturel tananarivien a besoin d’un second souffle. Dès lors, des initiatives comme « Labo pirate », situé à Antsahabe, prennent tout leur sens. « Nous sommes complètement indépendants », tient tout de suite à souligner Noah Raoelina, un des promoteurs de « Labo pirate ».

Dans les années 2010, Antananarivo a baigné dans une sorte de bouillonnement culturel. Le fait des crises. Comme il s’en est déroulé en 2009, 1991 et d’autres encore. Les mouvements politiques ont cette fâcheuse manie, à part de rendre fou les autres secteurs, de booster les créatifs. Ensuite, après toute cette fièvre, la température baisse.

Voir des initiatives comme « Labo pirate », c’est un peu avoir de nouveau de l’espoir. Ce lieu s’est donc voué à réveiller et rassembler la créativité des artistes de tous les horizons. Et les projets, Noah Raoelina et son équipe en ont déjà à la tonne. D’abord, sur le plan musical, ils n’ont rien trouvé de mieux que Maximin Njava pour s’occuper du studio d’enregistrement.

Les séances d’enregistrement sont studieuses au studio, c’est un gars qui collabore avec des orchestres d’Europe qui parle. « Si un morceau nécessite d’intégrer une section violon, je demande à un orchestre philharmonique de m’en fournir ». Traduit pour le profane, une section de violons de 15 instrumentistes entre en studio en Belgique ou en Autriche et joue la partition nécessaire.

Ensuite, tout cela est envoyé via le web à Madagascar, atterrit dans la console d’arrangement et le tour est joué. Bien que cela ait un prix à partir de 300 euros, il faut avoir la réputation de Maximin Njava en Europe et dans le monde pour faire accepter à toute une section d’instruments de passer une journée pour ajouter des touches à une chanson.

Des albums et Ep se préparent actuellement chez « Labo pirate ». Un avec Lova Pagnesa, un « viôk », du verlan argotique, d’Ampefiloha. Un de Mashmanjaka, chantre du roots/ragga/dancehall en ce moment. Olo Blaky, avec ses titres novateurs. Gamily est le produit qui va sortir d’ici quelques jours ou semaines, un Ep sorti d’une autre planète.

Aux accents musicaux du Menabe, de l’Atsimo Andrefana et de l’Androy, la sauce Maximin redimensionne le tout pour une musique globalisée. « Nous avons organisé des concerts improvisés, des appels sur les réseaux sociaux, pas de grande organisation et nous avons fait archi plein », se réjouit Noah Raoelina.

C’était lors du passage de Babai Lugu au pays en janvier. Alors, cette approche mêlant les nouvelles technologies, la création et l’innovation séduit. La rencontre des formes d’expression y est aussi pour beaucoup. Il y a de tout. Quand le visiteur curieux entre dans la bâtisse tout au fond d’une cour après une descente abrupte.

Il est tout de suite accueilli par cet énorme visage, « impossible pour deux hommes de le soulever », annonce fièrement un des artisans. Fait de fil de fer, qui sera ensuite recouvert de « capsule » de boissons hygiéniques. Derrière cette œuvre en construction, Bazooka, un artiste en résidence permanente, mêle l’art décoratif et l’art contemporain.

« Je ne suis pas pour les grands débats sur les œuvres, je crée juste de la sensation », évoque-t-il. Inutile de chercher ses créations dans les salles d’expos, il trouve tout de suite preneur. Tout en étant particulièrement discret. À partir du mois de février, les activités vont se bousculer chez « Labo pirate ».

Leur indépendance, Noah Raoelina et ses acolytes y tiennent. Faire le mieux et le maximum avec le peu en main, c’est leur leitmotiv. Ils ont peut-être raison, bon nombre de projets de ce genre, financés par des bailleurs internationaux ou des mécènes intéressés, finissent en coquille vide ou en spectre de son propre passé.

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