Amoron’i Onilahy : Préserver la biodiversité tout en assurant des revenus durables
Protéger l’environnement tout en garantissant des moyens de subsistance durables : c’est le défi relevé par les habitants d’Amoron’i Onilahy, une zone protégée dans la région Atsimo Andrefana de Madagascar. Grâce aux efforts de WWF Madagascar et des communautés locales, des initiatives concrètes permettent aujourd’hui de concilier préservation de la biodiversité et développement économique.
Un écosystème menacé
S’étendant sur 102 482 hectares, la zone protégée d’Amoron’i Onilahy joue un rôle essentiel dans la conservation de la biodiversité malgache. Elle abrite six espèces de lémuriens menacées, 79 espèces d’oiseaux et 56 espèces de reptiles et amphibiens. En reliant les grandes forêts épineuses du nord et du sud de Toliara, elle favorise le maintien du flux génétique entre différentes populations animales et végétales. Les écosystèmes qui la composent, notamment la forêt épineuse, la forêt-galerie et les systèmes d’eau douce (lacs et zones humides), subissent cependant des pressions croissantes. La déforestation, la culture sur brûlis et l’exploitation excessive des ressources naturelles fragilisent cet équilibre écologique.
Pour répondre à ces enjeux, plusieurs initiatives ont été mises en place afin de promouvoir des activités économiques durables. Plus de 600 ménages se sont tournés vers la culture de légumes et l’élevage de poissons, garantissant ainsi des sources de revenus stables tout en limitant l’impact sur la forêt. De leur côté, 85 familles à Ranomay se spécialisent dans la production de sel, réduisant leur dépendance aux ressources forestières. L’amélioration des techniques de culture du riz contribue également à limiter la pression sur les terres agricoles et à freiner la déforestation. Par ailleurs, sept associations communautaires de base (VOI) participent activement à la surveillance et à la protection de la zone.
Écotourisme
Par ailleurs, l’écotourisme émerge progressivement comme une alternative prometteuse pour valoriser les richesses naturelles de la région. La descente du fleuve Onilahy, les grottes, les piscines naturelles, les sources thermales et les zones humides constituent autant d’attractions susceptibles d’attirer les visiteurs tout en générant des revenus pour les communautés locales.
Le fleuve Onilahy, élément central de l’agriculture locale, joue également un rôle fondamental dans la stabilité de l’écosystème. Les « baiboho » (terres fertiles des rives) qui le longent sont parmi les principales zones de production agricole. La gestion de ce bassin hydrologique, notamment par la limitation de l’ensablement du sol alluvionnaire, est essentielle pour maintenir cette activité tout en préservant les écosystèmes.
Ces initiatives démontrent qu’il est possible d’allier conservation de la nature et développement économique. Cependant, de nombreux défis persistent, notamment la sensibilisation des populations, le financement des projets de conservation et l’adaptation des pratiques agricoles aux enjeux environnementaux.