PÊCHE INDUSTRIELLE - Les navires européens reprennent la pêche au thon
Ils sont au total quarante-et-un navires européens à avoir reçu leur licence de pêche industrielle pour cette campagne. Majoritairement français et espagnols, ces navires peuvent pêcher le thon dans les eaux territoriales malgaches
En eaux profondes. Après plus de quatre ans, les pêcheurs de thon européens reviennent dans nos eaux territoriales. Plusieurs navires de l’Union européenne ont obtenu leur licence de pêche industrielle pour cette campagne 2024. Au total, ce sont quarante-et-un bateaux, qui naviguent majoritairement sous les pavillons espagnols et français. Ils pourront désormais pêcher ce poisson dans les eaux territoriales, à différentes conditions, appliquées depuis la signature de l’accord de pêche de l’Union européenne, en 2023.
Cet effectif est composé de vingt-quatre thoniers senneurs, onze palangriers et six navires d’appui. C’est à l’issue de l’accord de pêche avec l’Union européenne que ces navires ont obtenu ces licences de pêche industrielle. Selon le ministère de la Pêche et de l’Économie bleue, toutes les parties prenantes ont été consultées dans son élaboration. « C’est le onzième renouvellement de l’accord de pêche avec l’Union européenne. Les négociations pour déboucher à cet accord ont particulièrement pris du temps. Toutes les parties prenantes ont été consultées lors des discussions », indique-t-on.
Contrepartie
Au total, les négociations auront duré quatre ans avant de parvenir à cet accord. Cet accord de pêche dure quatre ans.
Comme convenu, des possibilités de pêche sont prévues pour un maximum de soixante-cinq navires (contre quatre-vingt-quatorze dans l’accord précédent soit trente-deux thoniers senneurs dont 16 navires espagnols, 15 français et un italien). Il y a également un total de trente-trois palangriers de surface qui peuvent exercer cette pêche industrielle. Selon le Parlement européen, « La contrepartie financière de l’Union s’élève à 1,8 million d’euros par an, dont 700 000 euros de droits d’accès aux eaux malgaches (pour un tonnage de référence de 14 000 tonnes par an). Le reste de la somme (1,1 million d’euros) soutiendra la politique sectorielle de la pêche de Madagascar. En outre, les redevances d’autorisation pour les armateurs de l’Union devraient représenter 1,42 million d’euros par an. Les armateurs verseront également une nouvelle contribution environnementale en fonction de leur jauge brute (2,5 euros par GT, pour un total estimé à 200 000 euros) », peut-on lire dans un rapport de séance plénière datant de novembre 2023.
Depuis quelques années, les pays de l’océan Indien, conscients de la raréfaction du thon, de passage dans ces eaux chaudes, ont commencé à élaborer des stratégies pour tirer profit de cette filière, aussi bien prospère que discrète. L’attribution des licences de pêche aussi bien aux senneurs qu’aux palangriers démontre cette approche. Celle-ci consiste à profiter au maximum du temps de passage limité des thons dans nos eaux territoriales.