Cap-Vert : Le triomphe d’un football pensé
Sans grands moyens ni stars mondialement connues, le Cap-Vert a réussi ce que beaucoup jugeaient impossible : se qualifier pour le Mondial 2026. Mais derrière ce miracle sportif se cache un projet patient, né d’une stratégie et d’une vision claire du jeu.
Une victoire de la méthode sur la taille
Lundi 13 octobre, à Praia, la joie a déferlé dans les rues après la victoire nette 3–0 contre l’Eswatini. Ce succès a propulsé le Cap-Vert en tête du groupe C, devant le Cameroun et l’Angola. Une performance que peu d’observateurs avaient anticipée. Mais cette réussite n’est pas un hasard : depuis plusieurs années, la Fédération cap-verdienne a investi dans la formation locale, la stabilité du staff et l’intégration des binationaux issus de la diaspora. Sous la houlette de Bubista, les Requins Bleus ont su développer un style de jeu discipliné, compact et collectif, misant sur l’intelligence tactique plus que sur la force brute. Ce modèle, à contre-courant du football africain souvent dominé par la puissance physique, a porté ses fruits. Le Cap-Vert s’est imposé comme une équipe difficile à manœuvrer, capable de surprendre même les géants continentaux.
Une petite nation, une grande leçon
Avec ses 550 000 habitants, l’archipel démontre qu’il n’est pas nécessaire d’être nombreux pour exister sur la scène mondiale. Cette qualification marque un tournant : celui de l’émergence d’un football raisonné, fondé sur la compétence, la planification et la confiance dans la jeunesse. Pour le peuple cap-verdien, c’est une fierté nationale autant qu’une revanche symbolique. Le Mondial 2026 ne sera pas seulement une première participation, mais la vitrine d’un projet qui inspire désormais toute l’Afrique lusophone. Le Cap-Vert n’a pas seulement gagné un match : il a prouvé qu’un rêve, bien construit, peut devenir une stratégie gagnante.