Twitter envisage de quitter le code de l'UE contre la désinformation
Twitter envisage de quitter le code de bonnes pratiques de l'UE contre la désinformation en ligne, un accord regroupant les principales plateformes sur une base volontaire, a-t-on appris jeudi auprès de sources européennes.
Selon ces sources, le réseau social aux mains d'Elon Musk a informé la Commission européenne de ses intentions mais n'a pas encore notifié formellement la décision.
Lancé en 2018, ce code européen de bonnes pratiques regroupe une trentaine de signataires, des géants comme Meta, Google, Twitter, Microsoft, TikTok, mais aussi de plus petites plateformes, ainsi que des professionnels de la publicité, des fact-checkeurs et des ONG.
Les signataires ont eux-mêmes participé à la rédaction du texte, qui contient une quarantaine d'engagements visant notamment à mieux coopérer avec les fact-checkeurs et à priver de publicité les sites diffusant des infox.
Depuis qu'il a acheté Twitter il y a six mois, le milliardaire Elon Musk a assoupli la modération des contenus problématiques, et semble avoir amplifié la voix de propagateurs notoires de désinformation sur la plateforme.
Twitter a indiqué préférer faire appel à sa propre communauté d'internautes plutôt qu'à des fact-checkeurs, a-t-on indiqué de source européenne. Les rapports qu'il rendait sur la désinformation dans le cadre du code de bonnes pratiques étaient très lacunaires.
"Si (Elon Musk) n'est pas sérieux sur le code, c'est peut être mieux qu'il le quitte", a commenté un responsable à la Commission européenne, contacté par l'AFP. L'adhésion au code reste volontaire, en revanche "on ne peut pas se soustraire au DSA", la nouvelle loi sur les services numériques entrée en vigueur mi-novembre dans l'UE, a-t-il ajouté.
Le DSA contraint les plateformes à déployer des efforts pour "réduire les risques" de désinformation et prévoit des amendes pouvant aller jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires mondial.
Fin avril, la vice-présidente de la Commission européenne chargée de la transparence, Vera Jourova, avait indiqué se sentir "de plus en plus mal à l'aise sur Twitter" en raison de la propagande russe sur cette plateforme.
Elle s'était aussi inquiétée de voir Twitter manquer de personnel dédié à la lutte contre la désinformation, après les licenciements massifs opérés par M. Musk.
Contacté, le service de presse de la firme a répondu par un courriel généré automatiquement avec un emoji en forme de crotte.