ÉCOTOURSIME - Les caméléons non valorisés
Madagascar compte le plus grand nombre de caméléons endémiques au monde. « Les caméléons devraient être une source d’attraction des touristes, comme les lémuriens, face à son endémisme. Quatre-vingt-dix-sept de ces espèces n’existent qu’à Madagascar.
Et pourtant, ils sont peu valorisés, par rapport aux lémuriens », déplore Hajaniaina Rasoloarison, chercheur, dont la protection des reptiles et des amphibiens est l’objet de recherche, hier.
Une enquête effectuée auprès des touristes au niveau de plusieurs sites touristiques, il y a une dizaine d’années, a révélé qu’ils viennent principalement, à Madagascar, pour voir les lémuriens et les baobabs. Ceux qui s’intéressent à ces reptiles sont, essentiellement, des chercheurs.
Dans sa recherche, Hajaniaina Rasoloarison réalise, notamment, une enquête ethno herpétologique. « J’étudie les principaux blocages qui font que cet animal ne soit pas valorisé comme les autres espèces endémiques », poursuit-il. Pour le moment, ses hypothèses reposent sur la phobie de cet animal, et le tabou. Pour valoriser les caméléons, des recherches doivent être réalisées, comme le propose ce jeune chercheur. « Si on ne connaît pas l’espèce, il est difficile de la valoriser. Puis, lorsqu’on la connaît, on cherchera à la protéger. Et c’est là qu’on pourra faire sa promotion », indique Hajaniaina Rasoloarison. Il insiste sur la protection de ces espèces. Une trentaine d’entre elles sont classées en danger critique d’extinction, selon le statut de conservation de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Et la pression sur ces animaux s’intensifie, avec l’augmentation de la déforestation.