Grève chez Samsung: des dirigeants syndicaux protestent devant la maison du PDG
Des dirigeants syndicaux de Samsung Electronics se sont rassemblés jeudi devant la demeure du PDG Lee Jae-yong, qu'ils accusent de vouloir briser la grève inédite entamée le 8 juillet par une partie des travailleurs du géant sud-coréen.
Une quinzaine de responsables du Syndicat national de Samsung Electronics ont manifesté devant la maison, située dans le quartier chic de Hannam, aux cris de: "chut! Un syndicat, c'est quoi? Une grève chez Samsung, c'est quoi?".
Leur action, organisée après l'échec mercredi d'une séance de négociations de trois jours avec la direction, a été interrompue par la police.
Le syndicat, qui revendique quelque 36.000 membres, soit près d'un quart des effectifs du groupe, a lancé le 8 juillet un débrayage de trois jours, par la suite transformé en grève illimitée, en raison d'un contentieux portant sur les rémunérations.
Ce mouvement fait suite à un débrayage d'une journée en juin, la toute première grève de l'histoire de l'entreprise, un des plus gros fabricants mondiaux de smartphones et l'un des rares producteurs de mémoires à forte valeur ajoutée utilisées pour l'intelligence artificielle générative.
L'ampleur de la grève reste un mystère, et Samsung, qui a annoncé mercredi des bénéfices records au deuxième trimestre, a assuré qu'elle ne perturbait pas la production.
"Si un retard survient dans la production de semiconducteurs, les effets ne seront pas immédiats. Cela prendra des semaines ou des mois", a affirmé à l'AFP le vice-président du syndicat, Lee Hyun-kuk.
"Durant les 25 jours depuis que la grève a commencé, tout ce que Lee a fait est assister au mariage du fils de l'homme le plus riche d'Asie et offrir des téléphones Samsung aux athlètes olympiques pour plus de 30 milliards de wons" (20 milliards d'euros), a-t-il dénoncé.
Le syndicaliste faisait référence au somptueux mariage du fils du milliardaire indien Mukesh Ambani, Anant, en juillet à Bombay.
Le syndicat a accusé le PDG de Samsung d'employer des moyens illégaux, notamment des "listes noires" de participants au mouvement, pour essayer de briser la grève.
"Nous rendrons tout cela public", a déclaré à l'AFP le président du syndicat, Son Woo-mok. "Répression du syndicalisme, pratiques déloyales, accidents industriels, la liste s'allonge".