Un nouvel ATR à Ivato : Madagascar Airlines sur la bonne voie
Un nouvel ATR a atterri à l’aéroport d’Ivato ce jour. Après une crise profonde, la compagnie engage sa transformation avec le plan Phénix 2030.
Investissement stratégique
En début d’année 2024, la situation était critique. Madagascar Airlines ne disposait plus que de deux avions sur six. Les annulations de vols se multipliaient, aggravant une dette technique paralysante. Face à cette urgence, une restructuration en profondeur a été lancée. Sous l’impulsion du ministre des Transports, Valery Ramonjavelo, et du directeur général, Thierry de Bailleul, plusieurs actions ont été engagées. Deux nouveaux avions ont été acquis, tandis que les appareils obsolètes ont été retirés. Un ATR, auparavant loué à Air Austral, a été racheté. Par ailleurs, un investissement de 8 millions de dollars a permis de constituer un stock de pièces détachées. Le recrutement de 24 mécaniciens a également contribué à réduire de 40 % le taux d’annulations depuis mars. En parallèle, la compagnie renforce ses standards de sécurité. La certification IOSA, renouvelée en 2024, valide ces progrès. Le hub d’Ivato a également été réorganisé pour mieux connecter les vols domestiques et internationaux. L’objectif est clair : faire d’Ivato un centre stratégique du transport aérien régional.
Stratégie 2025
Dans cette dynamique, l’entreprise développe ses alliances. Depuis début 2025, un partenariat avec Air France permet aux passagers de réserver un vol Francfort-Paris-Tananarive sous un seul billet. Grâce à cette initiative, la compagnie espère capter 30 % du trafic touristique à destination de Madagascar d’ici 2026. L’innovation digitale est aussi au cœur de cette transformation. Un nouveau site web, plus ergonomique et rapide, facilite les réservations. Un Electronic Flight Bag optimise le travail des pilotes, tandis qu’un système de notifications automatisées informe les passagers en temps réel. De plus, un ERP Maintenance et des outils de reporting améliorent la gestion des coûts. L’adhésion au BSP de l’IATA professionnalise la distribution des billets via les agences du monde entier. Malgré ces avancées, des défis subsistent. La flotte reste modeste, avec seulement cinq avions opérationnels, et la rentabilité n’est pas encore assurée. Pour consolider son redressement, la compagnie mise sur de nouvelles alliances en 2025 et sur un soutien financier de la Banque mondiale.
