Lutte contre le blanchiment d’argent : L’Union européenne soutient Madagascar
En 2023, la SAMIFIN a identifié 3 240 milliards d’ariary comme de l’argent sale à Madagascar. Cette somme représente une hausse significative par rapport aux 2 390 milliards d’ariary en 2022.
Insuffisance de la digitalisation
Selon Mamitiana Rajaonarison, directeur général de la SAMIFIN, 35 % de ces fonds proviennent de fraudes fiscales. Depuis 2021, Madagascar a mis en place un plan quinquennal pour lutter contre le blanchiment d’argent. Ce plan couvre la période de 2022 à 2026. En premier lieu, il vise à aider Madagascar à se conformer aux recommandations du GAFI. De plus, il a pour objectif d’améliorer l’efficacité des actions de poursuite des auteurs de ces crimes. Par ailleurs, le renforcement des compétences des acteurs impliqués est également un objectif important. Cependant, des défis persistent dans la mise en œuvre de ce plan. L’inclusion financière représente un problème majeur. En effet, de nombreux malgaches préfèrent effectuer des transactions en espèces. Cela rend l’identification des flux financiers illicites plus difficile. En outre, la digitalisation est insuffisante dans plusieurs secteurs, car beaucoup de bases de données ne sont pas numérisées.
Engagement international
Malgré ces obstacles, les efforts de la SAMIFIN apportent des avantages économiques significatifs. Par exemple, 30 % des fonds confisqués par l’ARAI sont réinvestis dans des infrastructures publiques, notamment des routes, des écoles et des hôpitaux. En conséquence, une réduction de la fraude fiscale améliorerait la valeur de l’ariary, rendant ainsi Madagascar plus attractif pour les investisseurs étrangers. Dans ce contexte, la Journée de prévention du blanchiment de capitaux a eu lieu le 19 février 2025. Cette journée avait pour thème « Blanchiment de capitaux lié aux fraudes et aux évasions fiscales ». L’Union européenne a, de ce fait, réaffirmé son engagement aux côtés de Madagascar dans cette lutte. Cet événement a rassemblé des étudiants, des enseignants-chercheurs et des représentants du secteur privé. Ensemble, ils ont discuté des meilleures pratiques et des défis à relever. Ainsi, ils visent à renforcer la résilience face aux flux financiers illicites tout en préparant l’évaluation mutuelle de 2026.