Lutte contre le Blanchiment de Capitaux - Madagascar se prépare pour l'évaluation du GAFI en 2026
La deuxième édition de la Journée de Prévention du Blanchiment de Capitaux (JPBC) se tiendra en février à l’Université d’Antananarivo.
Placé sous le thème « Blanchiment de capitaux lié aux fraudes et évasions fiscales », cet événement réunira chercheurs, étudiants et professionnels. Ils analyseront l’impact des flux financiers illicites sur l’économie nationale et proposeront des solutions concrètes. Soutenue par la SECFIN, cette journée vise à sensibiliser les acteurs clés et à encourager les recherches académiques. Selon l’organisateur, « l’un des principaux objectifs est de préparer Madagascar à l’évaluation mutuelle du GAFI (Groupe d’Action Financière), prévue en 2026 ». Cela passe par le renforcement des stratégies nationales de lutte contre les crimes financiers et le financement du terrorisme. « En 2023, 3 240 milliards d’ariary ont été identifiés comme capitaux illicites à Madagascar, contre 2 390 milliards en 2022. Parmi ces fonds, 35% proviennent de fraudes fiscales » a révélé Mamitiana Rajaonarison, directeur général du SAMIFIN.
Opportunité
Depuis 2021, une stratégie quinquennale (2022-2026) a été déployée pour se conformer aux recommandations internationales. Cette initiative se concentre sur la poursuite des auteurs de blanchiment. Elle vise également à renforcer les compétences des acteurs impliqués et à améliorer la traçabilité financière. Cependant, Madagascar fait face à plusieurs défis. L’inclusion financière reste faible, la majorité des transactions s’effectuant encore en espèces, ce qui complique le suivi des capitaux illicites. Par ailleurs, la digitalisation insuffisante dans certains secteurs constitue un frein important. Cela concerne notamment les bases de données, qui limitent l’efficacité des actions entreprises. Malgré cela, les actions menées par le SAMIFIN ont des retombées positives. Grâce à l’Agence de Recouvrement des Avoirs Illicites, 30% des fonds récupérés peuvent être réinjectés dans des projets publics tels que la construction d’infrastructures. Une réduction des fraudes fiscales et des flux illicites pourrait également stabiliser l’ariary, attirer des investissements étrangers et dynamiser l’économie nationale. Selon le DG « En s’attaquant au blanchiment d’argent, Madagascar aspire à devenir un pays à faible risque. Cela favoriserait la création d’entreprises et contribuerait à la réduction de la pauvreté ». La Journée de Prévention du Blanchiment de Capitaux sera une opportunité pour mobiliser les acteurs autour de cet objectif commun.