Nutrition : Près de 357 900 enfants âgés de 6 à 59 mois risquent de souffrir de malnutrition aiguë jusqu’en août 2025
Une véritable urgence se profile à Madagascar. Selon le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), près de 357 900 enfants âgés de 6 à 59 mois souffrent ou risquent de souffrir de malnutrition aiguë entre septembre 2024 et août 2025. Le bilan est alarmant, notamment dans les régions du Grand Sud et du Grand Sud-Est.
Une crise accentuée dans le Grand Sud-Est
Les données de l'IPC révèlent que le Grand Sud-Est concentre plus de la moitié des cas attendus. Environ 182 700 enfants, soit 51 % du total, risquent d’être touchés dans cette région, contre 175 200 (49 %) dans le Grand Sud. Parmi eux, 83 400 enfants pourraient souffrir de malnutrition aiguë sévère (MAS) et 274 500 de malnutrition aiguë modérée (MAM). Le Grand Sud-Est concentre également 60 % des cas de MAS, tandis que le Grand Sud enregistre les 40 % restants. Pour la première période de projection (janvier à avril 2025), les districts les plus affectés par des niveaux critiques (phase 3 ou plus de l'IPC AMN) incluent Nosy Varika, Ifanadiana, Mananjary, Ikongo, Manakara, Vondrozo, Farafangana et Befotaka pour le Grand Sud-Est, ainsi qu'Amboasary pour le Grand Sud. Ces zones connaissent des conditions nutritionnelles critiques, liées à l’insécurité alimentaire et à des infrastructures insuffisantes.
Des perspectives d’amélioration timides
Malgré l’ampleur de la crise, une légère amélioration est attendue au cours de la deuxième période de projection (mai à août 2025). Seuls deux districts, Farafangana et Amboasary, devraient rester en phase 3. Trois districts, à savoir Toliara II, Taolagnaro et Vohipeno, passeront en phase 1 (acceptable), tandis que les autres districts demeureront en phase 2 (alerte). Pour inverser cette tendance, des actions stratégiques s’imposent. L’amélioration de la qualité et de la quantité de l’alimentation doit être une priorité. De plus, il est nécessaire de renforcer l’accès aux latrines, à l’eau potable et aux services de santé, tout en promouvant des pratiques d’hygiène adaptées. Ces mesures doivent être mises en place de manière coordonnée dans le Grand Sud et le Grand Sud-Est.
Un autre défi majeur concerne la faible couverture vaccinale, qui expose les enfants à des maladies infectieuses aggravant leur état nutritionnel. Les taux de vaccination varient entre 28 % et 76 % dans le Grand Sud, et entre 32 % et 77 % dans le Grand Sud-Est. Cette situation appelle à des efforts accrus pour renforcer la vaccination et ainsi protéger les enfants vulnérables.