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Lutte contre le VIH/Sida : les inégalités sociales entravent les progrès

28/11/2024 16:47 © Moov.Mg

À quelques jours de la Journée mondiale de lutte contre le sida, un rapport de l’ONUSIDA met en lumière le rôle central des droits humains dans la lutte contre la pandémie. Les inégalités sociales et la discrimination continuent d’entraver les progrès, malgré les avancées scientifiques et médicales.

L’ONUSIDA estime qu’il est possible de mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique d’ici 2030, mais seulement si les droits humains des personnes vivant avec le VIH ou exposées à des risques sont protégés. Dans son dernier rapport intitulé "Suivons le chemin des droits pour mettre fin au sida", l’agence des Nations Unies souligne que les discriminations et la stigmatisation freinent l’accès aux soins et aux services de prévention essentiels.

Des laissés pour compte

"Lorsque les filles n’ont pas accès à l’éducation ou que des personnes peuvent être arrêtées pour ce qu’elles sont ou ce qu’elles aiment, cela empêche une réponse efficace au VIH", a déclaré Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’ONUSIDA. En effet, sur les 39,9 millions de personnes vivant avec le VIH, 9,3 millions n’ont toujours pas accès à un traitement salvateur. En 2023, 630 000 décès liés au sida ont été recensés, et 1,3 million de nouvelles infections ont été enregistrées. Ces chiffres montrent que des millions de personnes sont laissées pour compte, en grande partie à cause des inégalités et de la stigmatisation. Les jeunes femmes et filles âgées de 15 à 24 ans sont particulièrement touchées. Chaque jour, 570 d’entre elles contractent le VIH, notamment dans certaines régions d’Afrique orientale et australe où elles sont trois fois plus susceptibles de vivre avec le virus que les hommes du même âge.

La criminalisation des relations entre personnes de même sexe dans 63 pays constitue un obstacle majeur à la lutte contre le VIH. Dans les pays qui maintiennent de telles lois, la prévalence du virus est cinq fois plus élevée parmi les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, selon le rapport. La déclaration politique de 2021 sur le VIH et le sida engageait les pays à réduire à moins de 10 % la proportion de cadres juridiques discriminatoires d’ici 2025. Pourtant, peu de progrès ont été réalisés dans ce domaine, souligne l’ONUSIDA.

Des lacunes dans la prévention

"Nous connaissons le chemin à suivre pour construire une société dans laquelle nous nous épanouissons tous", a déclaré Jeanne Gapiya-Niyonzima, une militante burundaise des droits humains et première personne au Burundi à avoir annoncé publiquement qu'elle vivait avec le VIH. "Si le monde veut mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique, il doit protéger les droits de chaque personne.

Madagascar offre un exemple marquant de l’impact des inégalités sur la pandémie. Selon l’ONUSIDA, entre 2010 et 2023, la Grande Île a enregistré une augmentation de 158 % des décès liés au sida, et seules 22 % des 76 000 personnes vivant avec le VIH ont accès aux traitements. La pauvreté, qui touche 62,6 % de la population selon la Banque mondiale, combinée aux catastrophes naturelles cycliques, aggrave encore la situation. "Les lacunes dans la prévention et les inégalités flagrantes doivent être corrigées de toute urgence", a déclaré Winnie Byanyima lors de son passage à Madagascar en octobre dernier.

Accès équitable aux soins

Le rapport souligne que les innovations médicales, comme les traitements injectables à longue durée d’action, pourraient accélérer la lutte contre le sida. Toutefois, leur impact reste limité si leur accès n’est pas universalisé. La réduction des coûts et une production accessible à toutes les régions nécessitent une approche fondée sur les droits humains. Les contributions de personnalités dans le rapport, dont Elton John et le président irlandais Michael D. Higgins, appellent à une action urgente. "La science et la technologie seules ne suffiront pas", a écrit Elton John, insistant sur l’importance de l’inclusion et de l’empathie.
L’ONUSIDA exhorte les gouvernements à éliminer les lois discriminatoires, renforcer l’éducation des filles et garantir un accès équitable aux soins. Selon Winnie Byanyima, la protection des droits humains reste la clé pour mettre fin à la pandémie de sida d’ici 2030.

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