Transition agroécologique - Une étude du CIRAD révèle des défis de coordination et d'investissements
Dans la région de Boeny, une étude menée par le CIRAD auprès de 400 ménages ruraux révèle un intérêt croissant pour l’agroécologie, mais une adoption encore inégale.
Si des pratiques telles que l’association des cultures ou la rotation des cultures sont progressivement intégrées, leur déploiement reste limité par un temps d’adaptation long. D’autres innovations, plus exigeantes en termes d’investissements ou d’infrastructures, comme l’irrigation et l’élevage, rencontrent davantage de difficultés, notamment dans les zones les plus défavorisées. L’enquête montre également « un manque de coordination entre les acteurs impliqués dans la transition agroécologique. Celle-ci nécessite un engagement politique clair et un soutien fort des collectivités locales, ainsi qu’une meilleure collaboration entre les différents niveaux d’intervention, du fokontany aux institutions nationales. Or, les actions publiques demeurent sectorisées, ce qui empêche une intégration fluide de l’agroécologie dans les stratégies de développement territorial ».
Adaptation
Pour répondre à ces défis, l’étude recommande une territorialisation des pratiques agroécologiques, en les adaptant aux réalités locales, et un renforcement des capacités des exploitations agricoles familiales (EAF). Elle insiste aussi sur la nécessité d’une action collective impliquant les organisations paysannes, le secteur privé, les ONG et les institutions de recherche. En outre, des projets comme le « projet de protection et réhabilitation des sols » (ProSol), mené par le CIRAD, témoignent des progrès réalisés, mais montrent également les freins politiques et institutionnels qui limitent leur impact à l’échelle nationale. Selon la source : « Si des avancées notables ont été enregistrées, la transformation des systèmes agricoles malgaches dépend encore d’un changement de paradigme. L’agroécologie pourrait constituer un levier puissant pour réduire la pauvreté rurale et garantir une sécurité alimentaire, mais pour cela, il est essentiel que les exploitations agricoles familiales surmontent les contraintes liées au foncier, à la main-d’œuvre et à l’accès aux intrants ».