Économie locale et alimentation - Les PME au cœur de la transformation à Madagascar
En Afrique, les segments intermédiaires jouent un rôle important dans la transformation des systèmes alimentaires et l'amélioration de la sécurité nutritionnelle.
Ce terme englobe diverses activités, allant de la collecte et du stockage à la transformation et à la vente. Selon des rapports de la Banque mondiale et de la FAO, ces maillons sont essentiels pour garantir un accès élargi à des produits alimentaires de qualité, notamment dans les zones urbaines de Madagascar. La Banque mondiale, dans son rapport « Africa’s Pulse » de 2022, souligne que les PME œuvrant dans ces segments intermédiaires sont devenues incontournables pour l'approvisionnement des villes. Face à une urbanisation rapide et à une demande alimentaire croissante, elles assurent le transport des produits des campagnes vers les centres urbains. Cette dynamique a redonné de la valeur à des cultures traditionnellement considérées comme vivrières, telles que le manioc et la patate douce, en les intégrant dans les circuits de commercialisation urbains.
Soutien
Ces PME ne se limitent pas à être de simples intermédiaires ; elles ajoutent également de la valeur à travers des processus de transformation, comme le nettoyage et le conditionnement des aliments. Par exemple, la transformation du teff a permis de produire une farine de qualité, remplaçant ainsi des produits bruts peu attractifs pour les consommateurs. Selon un expert, malgré ces avancées, les autorités malgaches doivent reconnaître l'importance de ces segments intermédiaires dans le développement des chaînes de valeur nationales. Alors que les efforts se concentrent souvent sur l'exportation, il est essentiel de renforcer les réseaux locaux pour stimuler la consommation de produits locaux et réduire la dépendance vis-à-vis des marchés internationaux. Pour soutenir cette évolution, des investissements publics sont nécessaires, notamment dans les infrastructures rurales et les systèmes de transport. Cela permettrait aux PME de surmonter les défis logistiques qu’elles rencontrent actuellement. En améliorant l’accès aux marchés et aux services essentiels, Madagascar pourrait ainsi capitaliser sur son potentiel alimentaire, tout en renforçant la résilience de son économie locale face aux fluctuations du marché mondial.