Agroécologie et nutrition : 151 500 vies transformées par le projet AFAFI Sud
Grâce à des approches innovantes en agroécologie, des activités génératrices de revenus et des actions de prévention de la malnutrition, le projet AFAFI Sud a apporté des solutions durables aux défis climatiques et économiques des régions enclavées du Sud de Madagascar.
Techniques agroécologiques
Depuis mars 2020, le projet AFAFI Sud, financé par l’Union européenne, a transformé la sécurité alimentaire et nutritionnelle de 151 500 personnes dans les régions d’Androy et d’Anosy. Dans le Sud de Madagascar, où les sécheresses récurrentes et l’isolement géographique exacerbent l’insécurité alimentaire, le projet se distingue par son approche collaborative et novatrice. Mis en œuvre par le Gret, l’ONG malgache CTAS (Centre technique agro-écologique du Sud), AVSF (Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières) et le CIRAD, avec le soutien du FOFIFA/CENRADERU, ce projet vise à améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages ruraux. Les interventions se concentrent sur l’adoption de techniques agroécologiques, l’amélioration des revenus familiaux et la prévention de la malnutrition. Pour répondre aux défis climatiques, le CTAS a mis en place des « blocs agroécologiques », des parcelles de dix hectares ou plus, où sont cultivées des plantes pluriannuelles. Ces blocs restaurent la fertilité des sols, augmentent l’infiltration de l’eau de pluie, et protègent les cultures des vents violents.
Prévention de la malnutrition
En partenariat avec les associations locales, le CTAS a également travaillé à la production de semences adaptées aux conditions climatiques locales, renforçant ainsi la sécurité alimentaire des ménages. Par ailleurs, le projet encourage la diversification des revenus des ménages par l’amélioration des techniques d’élevage et la promotion de l’agriculture. AVSF a contribué à l’amélioration génétique des chèvres et des poules, tandis que le Gret a soutenu des associations de femmes dans la culture maraîchère, en leur fournissant des kits de micro-irrigation solaire. Ces initiatives ont permis une augmentation des rendements agricoles et des revenus des producteurs, tout en assurant une meilleure sécurité alimentaire. Pour prévenir la malnutrition chez les enfants de 6 à 24 mois, 22 centres d’accueil enfant-mère (CAEM) ont été créés dans les zones reculées d’Androy. Ces centres, en collaboration avec l’Office Régional de la Nutrition, sensibilisent les mères aux bonnes pratiques alimentaires et d’hygiène, et distribuent des farines infantiles fortifiées produites localement. Grâce à ces interventions, la situation nutritionnelle des enfants a été significativement améliorée.
