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CONJONCTURE - Les grands rendez-vous de 2024

27/12/2023 08:05 © L'Express De Madagascar

La trêve politique à l’occasion des fêtes de fin d’année arrivera bientôt à terme. Des rendez-vous majeurs, qui pourraient déchaîner les passions, vont s’enchaîner en 2024.

À tout seigneur tout honneur. Ce sera à Andry Rajoelina, président de la République, de donner le “la” de la symphonie politique qui se jouera durant la nouvelle année qui s’annonce. À commencer par la conduite des affaires étatiques.

Le traditionnel discours de fin d’année du chef de l’État sera l’événement de la semaine. Sauf changement, à l’instar des scénarios précédents, Andry Rajoelina conjuguera à son allocution de fin d’année ses vœux à la nation. Il a, en effet, cassé avec la pratique des banquets du Nouvel An au Palais d’État d’Iavoloha. Par ailleurs, il s’agira des premiers vœux à la nation de son second mandat.

Dans la continuité de son discours d’investiture, le locataire d’Iavoloha devra réitérer les trois piliers de son mandat. À savoir, renforcer le capital humain, l’industrialisation du pays et la bonne gouvernance. Il devra également réaffirmer que l’ouverture et la vocation sociale guideront sa conduite des affaires politiques. Deux postures qui pourraient être les mots d’ordre du prochain gouvernement.

La composition de la nouvelle équipe gouvernementale, justement, sera le premier grand rendez-vous de la nouvelle année. Christian Ntsay, Premier ministre, a en effet, remis la démission du gouvernement durant le Conseil des ministres, la semaine dernière. Une fois la trêve politique, en raison des fêtes de fin d’année, terminée, les tractations qui sont menées en coulisse se feront de plus en plus résonnantes. Cependant, il n’y aura pas de place pour tout le monde.

Tandis que certains lorgnent les sièges au sein du gouvernement, d’autres acteurs politiques se projettent déjà sur les prochaines joutes électorales. Même dans les rangs de ceux qui refusent de reconnaître l’élection du président de la République, certains s’adonnent déjà à l’échauffement en vue des élections à venir. Si la présidentielle a été le principal leitmotiv des débats et querelles politiques de cette année 2023. Les perspectives des élections communales et des législatives risquent de déchaîner les passions dans le microcosme, en 2024.

Selon la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), les deux rendez-vous électoraux que sont les communales et les législatives devraient, en principe, se tenir durant le premier semestre de l’année 2024. Sauf pour quelques-uns qui sont entrés en fonction tardivement, en raison de contentieux électoraux. Les mandats des maires et des conseillers communaux ou municipaux arriveront à échéance en janvier. Ceux des députés prendront fin le 1er juillet.

Gageure

“En dehors du cas de dissolution de l’Assemblée nationale prévu et régi par la Constitution, l’élection pour le renouvellement général des membres de l’Assemblée nationale a lieu dans les quarante jours qui précèdent l’expiration des pouvoirs de l’Assemblée nationale”, prévoit la loi organique sur les élections législatives. Ce texte ajoute que les pouvoirs de la Chambre basse “expirent la veille du jour de la cinquième année de la proclamation des résultats officiels des élections de ses membres (...)”.

Sur le plan technique, l’organisation de ces deux scrutins durant le premier semestre de 2024 est jouable selon la Ceni. Sauf revirement, la Commission électorale compte même soumettre des propositions de calendrier au gouvernement, le moment venu. Sur le volet financier, une ligne budgétaire pour l’organisation des élections est déjà inscrite dans la loi de finances. Le cas échéant, à l’instar de la présidentielle, des réaménagements budgétaires pourront toujours être faits, si besoin.

C’est du côté de la politique que l’incertitude plane. Dans la sphère des tenants du pouvoir, l’option d’une dissolution de l’Assemblée nationale se chuchote. Cette éventualité conduira ainsi à des élections législatives anticipées. Pareillement pour les communales. L’idée serait de surfer sur la victoire de Andry Rajoelina à la présidentielle. Mais aussi, de profiter de cette période où, groggy par l’issue de la dernière bataille électorale, l’opposition semble avoir du mal à se remettre en ordre de bataille.

Les conditions dans lesquelles se tiendront la formation du prochain gouvernement et les réactions au sein du microcosme pourraient être déterminantes sur l’enchaînement des événements politiques de début d’année. Selon l’article 54 de la Constitution, “le président de la République nomme le Premier ministre, présenté par le parti ou le groupe de partis majoritaire à l’Assemblée nationale”.

La nomination du prochain locataire de Mahazoarivo et la composition de son équipe seront aussi l’occasion de jauger l’état de la majorité dont disposent les tenants du pouvoir au sein de l’institution de Tsimbazaza. Les péripéties politiques inhérentes à la course à la magistrature suprême ont, en effet, fait s’effriter la discipline de parti au sein des Oranges. Certains députés ont changé de camp, dont Christine Razanamahasoa, présidente de l’Assemblée nationale.

Qu’elles soient anticipées ou non, les élections législatives, mais aussi les communales seront une gageure pour le président de la République et sa famille politique. Après les tumultes autour de la présidentielle, l’arbitrage de ces deux scrutins pourrait déterminer quel camp jouit d’une véritable crédibilité politique et d’une légitimité populaire.

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